« Rôle des médias dans le génocide et les dangers de la xénophobie, du racisme et de l’intolérance », c’est le thème d’une rencontre d’échanges entre professionnels des médias et responsables du Centre d’Information des Nations Unies (CINU) au Togo, ce mercredi 10 avril 2019 à Lomé. Rencontre intervenant dans le cadre de la commémoration du génocide au Rwanda.
L’année 2019 marque en effet, le 25è anniversaire du génocide perpétré contre les Tutsis au Rwanda, l’un des chapitres les plus sombres de l’histoire contemporaine. Plus de 800.000 personnes (en très grande majorité des Tutsis, mais aussi des Hutus modérés et d’autres opposants au génocide) ont été exterminées de manière systématique en moins de trois mois. Le 07 avril dernier, le monde entier a rendu hommage à ceux qui ont été assassinés.
Au Togo, le CINU a mené plusieurs activités dans le cadre de ce triste anniversaire, dont cette rencontre avec la presse.
« Parmi les éléments déclencheurs du génocide, le rôle de la Radio Mille Collines a été prépondérant », a rappelé Nadia Zibilila, responsable du CINU-Togo. Aussi, a-t-elle souligné, la rencontre avec les hommes des médias, a pour but de les sensibiliser et les mettre en garde contre la vulgarisation des messages d’intolérance, de haine et de discrimination. « Ce que nous attendons des médias, c’est le respect de l’éthique et de la déontologie… Entre les faits et les commentaires, il doit y avoir une réelle démarcation », a insisté Nadia Zibilila. « Nous sommes les faiseurs d’opinion, et si nous ne savons pas manipuler nos mots, nous pouvons porter un message autre que ce qui y est. Nous avons le devoir de dire la vérité, nous avons le devoir de dire les faits, nous avons le devoir aussi de ne pas inciter à la discrimination, de ne pas créer des problèmes que nous ne pouvons pas résoudre par la suite », a-t-elle ajouté.
Pour rappel, dans son message à l’occasion de la commémoration du génocide rwandais, le Secrétaire Général des Nations, Antonio Guterres , a appelé les dirigeants politiques , les chefs religieux et représentants de la société civile, les hommes et les femmes, à dénoncer les discours haineux et la discrimination, et à s’attaquer et remédier énergiquement aux maux qui nuisent à la cohésion sociale. « Si la capacité de faire le mal réside en chacune de nos sociétés, celles-ci sont aussi capables de faire preuve de compréhension et de bonté, et d’instaurer la justice et la réconciliation », a déclaré le Secrétaire Général des nations Unies.
(Photo : Nadia Zibilila, responsable du CINU-Togo)