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Affaire Adjognon/ Sogoyou: le pasteur menace: « Je donne 2 semaines à M. Sogoyou pour me rendre mes 20 millions. Passé ce délai, toute l’église va se mobiliser pour un siting devant sa maison »

 

Depuis quelques jours , un litige opposant le député d’ UNIR Sogoyou Essohanam et le Pasteur Adjognon Kodjo Joseph, fondateur de l’église « Temple du changement », défraye la chronique. Il s’agit d’une sordide affaire liée à un terrain litigieux que le député a vendu au pasteur depuis 2013 pour une somme de 20.000.000 ( vingt millions) FCFA. Ne pouvant pas exploiter le terrain, l’homme de Dieu réclame son argent que le député, manifestement ne semble pas disposé à lui retourner.

Interrogé sur la radio Victoire fm , l’élu du peuple ne nie pas l’affaire mais estime que le Pasteur doit attendre le temps que le contentieux lié au terrain soit évacué , pour recouvrer ses 20 millions.

Le Pasteur lui, ne décolère pas. Se disant victime d’une escroquerie, il menace de faire descendre toute l’église devant le domicile du député pour un siting; les autorités judiciaires devant lesquelles il a porté l’affaire, se montrant impuissantes face à l’immunité dont jouit le parlementaire.

Pour comprendre le fond de l’affaire , nous avons donné la parole au Pasteur Adjognon qui nous livre sa version.

« L’affaire remonte à 2013. J’étais en voyage en Chine lorsque ma femme m’a appelé pour m’informer qu’un certain Sogoyou a envoyé deux émissaires chez moi pour me proposer un terrain situé à côté du lieu où se trouvait mon Eglise à Agoè. L’église avait à ce moment-là un problème de terrain. J’ai promis à ma femme de la rappeler le lendemain. Mais elle me rappela quelques instants plus tard et me dit que les émissaires de Sogoyou étaient revenus .J’ai dû alors changer mon billet pour revenir précipitamment. A mon retour, j’ai appelé le député sur le numéro qu’il m’avait laissé. Lorsque je me suis présenté chez, il m’expliqua qu’il avait été informé du fait que nous étions sommés de quitter l’endroit où nous tenions le culte. Je ne sais par qui M. Sogoyou avait été informé;   je ne le connaissais pas. Il me proposa alors de me vendre un terrain situé à côté de notre église. Il me dit que le terrain coûte en réalité 40 millions mais qu’il me fait une remise de 5 millions , ceci pour compatir avec nous en raison de la situation que nous vivions. Je lui expliquai que je n’avais pas d’argent. Il insiste et me dit de rassembler 20 millions pour lui permettre de se présenter aux élections législatives. Quelques jours après , je retourne chez lui et lui explique que toutes mes tentatives pour rassembler les 20 millions ont été vaines. Il me supplie alors de tout faire et si possible d’emprunter l’argent. Je lui demande de nous donner le terrain en attendant que je trouve les 20 millions. Il refusa cette proposition, estimant qu’il avait besoin de cet argent pour les législatives.

Je me suis alors confié à une de mes fidèles, trésorière dans l’église . Celle-ci est employée à WAGES et a pu me négocier un prêt dans cette micro finance . Pour les fonds de garantie, nous nous sommes adressés aux usuriers qui nous ont avancé 6 millions. Nous avons placé 3 millions à WAGES et le reste à MUDECK. C’est ainsi que j’ai pu avoir un prêt de 10 millions à WAGES et le même montant à MUDECK. Les intérêts du prêt contracté auprès des usuriers s’élevaient à 600.000FCFA par mois et ceux de WAGES et de MUDECK à 517.000 FCFA, ce qui fait un total de 1.117.000.

Pour remettre les fonds à M. Sogoyou, nous avons exigé la présence d’un huissier, ce que l’intéressé a catégoriquement refusé, estimant qu’une simple signature devant l’huissier suffisait. Je l’ai croiser à Ecobank – Hédranaowaoé avec l’argent en espèces et sur sa demande j’ai placé les 20 millions sur mon compte; l’argent a été   ensuite transféré sur son compte. L’opération a duré toute la matinée et il était environ 15 heures lorsque j’ai quitté la banque.

Après la transaction, M. Sogoyou me rassura que nous pouvions exploiter le terrain dès son retour de la campagne, une semaine après.

Mais au bout du délai, lorsque nous avons voulu emménager sur le terrain,  M. Sogoyou   s’y oppose et réclame le reste de l’argent . Je lui demande de nous permettre d’emménager sur le terrain en attendant de rassembler le reste de l’argent. C’est là qu’il m’apprend que le terrain est d’ailleurs litigieux et que nous ne pouvons pas y accéder.

Pendant ce temps , les intérêts des prêts s’accumulaient et les créanciers commençaient à me harceler A plusieurs reprises j’ai envoyé des fidèles de mon église chez M. Sogoyou, sans succès. Pour nous intimider, il fit enfermer deux de mes fidèles au commissariat de Hédjranawoé.

J’ai dû intervenir auprès du commissaire pour qu’ils soient libérés. Lorsque je me suis rendu moi-même chez, M. Sogoyou, il a fait appel aux forces de l’ordre pour m’arrêter; ce à quoi j’ai échappé de justesse en expliquant la situation aux agents , preuve à l’appui. Le lendemain, après cet incident, M. Sogoyou me convoque à la justice.

Là, le juge m’ordonne d’arrêter les coups de fils et les visites à domiciles chez M.Sogoyou et de lui accorder un délai pour rembourser. Pendant ce temps la pression de mes créanciers s’accentuait; je n’arrivais plus à dormir à la maison. J’ai commencé à vendre des biens pour payer les dettes. Je vendis trois bus de l’église: l’un à 700.000 (sept cent mille) alors que je l’avais acheté à 12 millions; et deux autres à 1.200.000 ( un million deux cent mille). Ma Patrol m’a coûté 7.500.000 (sept millions cinq cent mille),je l’ai bradée à 350.000 (trois cent cinquante mille)FCFA.

Après le délai, M. Sogoyou ne manifestait aucune volonté de payer; il ne répondait plus à mes appels.

J’ai déposé une plainte au tribunal qui , contre tout attente a disparu! Je me suis confié au juge Agbétomey qui n’était pas encore ministre à ce moment-là. Ce dernier appelle le Procureur et lui demande de tout faire pour que M. Sogoyou me rembourse ou qu’il me donne le terrain. Convoqué à la DGPJ, M.Sogoyou fait valoir son immunité parlementaire.

Le mardi 17 novembre , à la tête d’une délégation , et sur conseil du procureur , je me suis rendu au domicile du député. Sa bonne nous apprend qu’il était encore au lit. Nous attendions au portail lorsque son fils, sorti de la maison, nous dit que son père était en mission au Kenya , ce qui était archi faux!

Après plusieurs heures d’attente, le député nous reçoit . Après les salutations d’usage, je lui expose les motifs de la visite. Sur ce , il me réplique que je n’avais pas le droit de venir chez lui à la maison, car ce n’est pas là que je lui avais remis les 20 millions.  » Reconnaissez-vous au moins que vous m’avez pris 20 millions? », lui ai-je demandé. Sur ce , il se lève subitement , et menace de me gifler.

C’est après cet énième incident que j’ai décidé de rendre publique l’affaire, car j’étais dépassé. Désormais c’est toute l’égalise qui va se mobiliers pour aller réclamer l’argent. Mais avant, je voulais à travers les médias informer l’opinion pour que si possible, on n’en arrive pas là.

Le comble , c’est que le député cherche à me faire peur ; je reçois régulièrement des appels anonymes me menaçant de mort si je tenais à récupérer l’argent. J’ai remis ces numéros de téléphone au Procureur et à certains de mes proches. je les ai encore et je peux les donner à quiconque voudrait les avoir.

Cette affaire dure depuis trois ans, et j’ai perdu beaucoup de choses. Je veux au moins récupérer les 20 millions; je donne encore deux semaines à M. Sogoyou pour me les rendre. Passé ce délai, toute l’église va se mobiliser pour un siting devant sa maison. »

(Photo: Pasteur Adjognon Kodjo Joseph, fondateur de l’église « Temple du Changement)

 

 

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