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A propos du FNFI, Mme Tomégah-Dogbé, sur la TVT: « A la date du 30 juillet 2014, nous avons pu déjà atteindre 100 000 personnes »

La ministre du Développement à la Base, de l’Artisanat, de la Jeunesse et de l’Emploi des Jeunes, Mme Victoire TOMEGAH-DOGBE était, en juillet dernier, invitée à l’émission « Plateau de la semaine » sur la Télévision Togolaise (TVT). Face à Irène WALLA, présentatrice de l’émission, elle faisait le point sur le Fonds National de la Finance Inclusive (FNFI) après une tournée de soutien au démarrage du produit APSEF, qu’elle a effectuée dans les 35 préfectures du Togo.

 

Irène WALLA : Quelques semaines après le lacement du premier produit du FNFI, l’ « Accès des Pauvres aux Produits Financiers » (APSEF), vous avez organisé une tournée nationale à l’intérieur du pays. Quelle est l’impression générale qui se dégage de cette tournée ?

 
Victoire TOMEGAH DOGBE : Je voudrais tout d’ abord vous remercier pour cette occasion que vous me donnez pour faire le point sur ce programme important du gouvernement qu’est l’APSEF. Je voudrais saisir l’occasion pour témoigner ma profonde gratitude à tous les médias qui nous ont accompagnés durant cette tournée. Un merci spécial à la Télévision Togolaise qui a beaucoup relayé également notre tournée.
L’impression qui s’est dégagée de cette tournée a été très positive eu égard à la très forte mobilisation de la population. Nous avons eu des hommes, des femmes, des jeunes, des personnes âgées, qui se sont déplacés pour aller écouter ou chercher à mieux comprendre le message du FNFI ou de son premier produit. Donc c’est un programme qui a suscité beaucoup d’enthousiasme, d’engouements et on sentait réellement la mobilisation de toutes les populations. Les autorités locales à savoir les préfets et les chefs traditionnels ont tenu à être présents. Parce que dans chaque préfecture, nous avons une fédération de groupements, chaque fédération était représentée de même que les Comités de Développement à la Base. Ceci démontre une forte adhésion de la population à ce programme que le Chef de l’Etat a lancé en début de cette année. Cela traduit réellement que le programme APSEF constitue une réponse réelle à des besoins exprimés par les populations.

 
Donc ça veut dire que les populations adhèrent à ce nouvel outil de lutte contre la pauvreté! Vous y êtes allée, qu’est ce que vous leur avez dit ? Quel est le message que vous leur avez apporté ?

 
Comme tout nouveau programme, il faut mettre l’accent sur la sensibilisation, l’information. C’est ce que cette grande tournée nous a permis de faire. Nous rappelons que c’est une tournée qui a couvert toutes les 35 préfectures du Togo. Le message a été simple. C’est ce qu’a dit le Chef de l’ Etat en lançant le Fonds National de la Finance Inclusive : « les microcrédits ne sont pas du cadeau de qui que ce soit. Quand on le prend, il faut rembourser ». « Un mécanisme est disponible pour faciliter l’accès des populations les plus démunies qui n’ont pas souvent accès à des services financiers classiques. Ce mécanisme leur permet d’avoir accès à des microcrédits. ». C’ est un crédit maximum de 30 000 FCFA, qui se rembourse en 6 mois et c’est fait en sorte qu’on ne fatigue pas les populations. Nous avons rassuré les populations qui vivent toujours dans la crainte parce qu’elles estiment qu’on les a toujours fatiguées. Elles estiment que pour aller prendre un crédit à la banque ou dans une institution de Micro Finance, on leur demande beaucoup de papiers, on les fatigue. J’étais porteuse de ce message d’assurance, de leur dire « Non, n’ayez pas peur. Ce qui est mis en place, c’est pour vous. On veut vous aider à développer des activités génératrices de revenus, on veut vous aider à consolider vos activités génératrices de revenus. Quand vous avez besoin d’un petit montant de 5 000 F, 10 000 F, 15 000 F ou au maximum de 30 000 F, ce mécanisme est là pour vous».C’ était un moment de dialogue avec les populations.

 

Un nouvel outil, oui ! Comment fonctionne-t-il ?

 
L’approche adoptée par le FNFI est le « faire-faire ». Le FNFI ne peut pas aller sur le marché financier et apporter des crédits. Le gouvernement ne peut pas le faire ! Ce n’est pas sa mission. Par contre, il y a des Institutions de Micro Finance sur le terrain. Elles savent développer des produits de proximité et elles font déjà ce travail. Mais on s’est posé la question de savoir pourquoi ces Institutions de Micro Finance n’arrivent pas à atteindre certaines parties de notre pays, parce qu’il faut absolument que, quand on est Togolais, qu’on ait accès à tout ce qui est service notamment les services financiers. Nous avons choisi de doter les Institutions de Micro Finance des moyens nécessaires pour pouvoir leur permettre d’aller dans les endroits où elles n’ont pas encore pu aller, faute de moyens. C’est l’approche du faire-faire. Le gouvernement, à travers le FNFI, met à la disposition de ces Institutions de Micro Finance, des lignes de crédit, des ressources qui sont pertinentes, adaptées aux besoins des populations. Le gouvernement, à travers le FNFI, demande à ces Institutions de Micro Finance, partenaires du Fonds, d’aller dans ces zones et de couvrir toute l’étendue du territoire. On a mis à leur disposition des véhicules, motos, ordinateurs. Il leur revient maintenant d’aller octroyer les crédits aux populations.
L’autre chose importante, c’est le suivi rigoureux qui est fait. Le gouvernement, dans sa vision, veut réellement assurer un développement harmonieux des populations. On ne voudrait pas qu’une partie qui se sentait déjà marginalisée, ne soit pas touchée par ce fonds. Ensemble avec les populations elles-mêmes, nous devons veiller à ce que les Institutions de Micro Finance fassent correctement leur travail c’est à dire qu’elles aillent dans les localités les plus reculées et qu’elles touchent réellement les vrais pauvres.

 
Vous avez fait cette tournée; est ce que vous sentez réellement avoir touché la vraie cible ?

 
Nous connaissons la cible. Que ce soit au niveau du ministère du Développement à la Base, du ministère de l’Action sociale ou celui de l’Agriculture, il y a beaucoup de programmes qui sont développés à l’ endroit des populations à la base. Mais on constate que malgré ces efforts, il y a toujours une grande partie de cette population qui est exclue ou marginalisée. Nous avons, au niveau de nos ministères, des répertoires. Les Institutions de Micro Finance connaissent aussi les populations c’est- à- dire les femmes, les jeunes, qui ont souvent besoin de ces financements pour démarrer une activité mais qu’ils n’ont pas eu l’occasion d’avoir. Nous avons ces informations. Nous disposons de ces données statistiques. Ensuite, il y a eu des études qui ont démontré qu’il y a des milliers de Togolais exclus du système financier classique. C’est pour cette raison que, lorsque nous avons démarré ce programme, nous avons établi des quotas à atteindre dans chaque préfecture, par rapport au taux de pauvreté qui est rapporté à chaque population. Les 300 000 personnes que nous souhaitons atteindre cette année sont rapportées par rapport aux taux de pauvreté dans les préfectures. Ainsi, nous avons établi des quotas pour les Institutions de Micro Finance. Ça nous permet d’avoir un baromètre et de savoir si nous sommes en train de faire un bon travail ou non. Mais ce qui est important pour nous, et j’ai eu à insister là-dessus pendant ma tournée, c’est que, les chefs de village, les Comités de Développement à la Base, les responsables des groupements, les préfets, sont sur le terrain. Ils connaissent les vrais pauvres et doivent attirer notre attention pour que la cible soit réellement touchée. Quand on leur a expliqué, ils se sont dits : « Ah j’ai besoin de 30 000, non j’en ai pas besoin. Ou encore j’ai juste besoin de 5 000, 10 000 pour vendre des beignets au bord de la route ou pour faire ma petite transformation. » C’était un dialogue assez intéressant avec les populations à la base qui se reconnaissent dans ce produit. Quelqu’un qui est déjà assez bien va vous dire « qu’est ce que je peux faire avec 30 000 F ? ». Mais un vrai pauvre, qui n’a jamais eu la chance de franchir la porte d’une banque dans sa vie, se reconnaît dans ce produit lorsque vous lui en parlez. La tournée nous a permis de sensibiliser les gens.

 
Vous avez fait le tour du pays. Mais il y a aussi des villages qui sont enclavés, qui n’ont pas de routes, pas d’accès. Est-ce que vous avez touché quand même ces populations ? Est-ce que vous avez pu aller au contact de ces populations ?

 
Oui! Vous savez, au cours de ma tournée, j’ai pu me rendre compte des difficultés d’accès. Je suis allée à BADOU, j’ai vu l’état de la route. Heureusement que les travaux démarrent ! Quand je suis allée à MANDOURI aussi, les travaux ont démarré. Il pleuvait mais les femmes ont bravé les intempéries pour pourvoir aller à notre rencontre et écouter notre message. C’est le début et nous devons veiller à ce que notre objectif soit atteint. Avec ce genre de programme, il faut continuer par sensibiliser, informer. Apres deux mois, ce n’est pas évident mais je vous assure que, lors de nos tournées, nous demandons aux prestataires de services financiers que sont les Institutions de Micro Finance, 18 au total, de faire un petit bilan et de nous dire combien de personnes ont été sensibilisées, formées, en attente de prendre leur crédit, ou ont remboursé. Je vous assure que j’étais impressionnée par le professionnalisme qui marque le travail des Institutions de Micro Finance. Je peux vous dire qu’à la date du 30 juillet 2014, nous avons pu déjà atteindre 100 000 personnes.
Les populations qui connaissent déjà ce produit, est ce que vous pensez qu’elles maîtrisent le mécanisme ?
Au début, les populations avaient du mal à bien comprendre parce que les Institutions de Micro Finance, dans leur portefeuille, ont des produits similaires. Par exemple prenons une Institution de Micro Finance qui développe un produit de proximité de 20 000 FCFA avec un taux de 15%. Il y a eu cette confusion au début. De deux, il y a eu sur le terrain, des gens qui font de l’intoxication et qui vont raconter: « Ne prenez pas ce produit, c’est à des fins politiques, c’est un cadeau du Président Faure ». Ça a créé quelques distorsions sur le terrain que notre tournée a permis de corriger au fur et à mesure. Je vous assure qu’aujourd’hui les populations sont très bien informées. On constate l’engouement, l’enthousiasme lorsque les gens se déplacent pour aller dans les agences des Institutions de Micro Finance, pour pourvoir s’inscrire et se former. À trois mois du lancement de l’APSEF, je peux vous dire que le message est passé. Ce qui est important pour moi, quand j’arrive quelque part, c’est de dire que c’est un microcrédit, donc ça se rembourse, et c’est fondamental. Ensuite, on leur explique que c’est un produit qui a 4 cycles. « Lorsque vous remboursez le premier, vous pouvez avoir droit au second, puis le troisième et quatrième ». Quand vous leur expliquez, les populations sont rassurées. Elles avaient quelques inquiétudes et on peut revenir là dessus.

 
Justement, on évoque aussi que les frais d’établissement des cartes de membre varient d’une Institution de Micro Finance à une autre. Pourquoi ne pas harmoniser ces frais au niveau de toutes les Institutions de Micro Finance ?

 
Quand on a démarré ce produit, on est allé un peu vite. Les Institutions de Micro Finance avaient besoin d’être formées. Elles étaient formées mais il y avait encore un besoin de renforcement des capacités. Ensuite à l’intérieur des Institutions de Micro Finance, l’information ne passe pas toujours bien. Vous avez les responsables qui viennent à l’information, ou on les rencontre puis on leur donne de l’information mais le temps que l’information arrive quelque part dans une localité du Togo, l’agent du crédit commence déjà le travail. Ça a créé des distorsions au début. Mais je vous assure qu’aujourd’hui, nous avons fait le point. Là où on a prélevé plus qu’il faut, on a instruit les Institutions de Micro Finance à rembourser les populations. Aujourd’hui, c’est clair que le droit d’entrée dans ce produit c’est 1000 F. Ces droits d’entrée sont perçus par les Institutions de Micro Finance, parce qu’il y a aussi des gens qui se faisaient passer pour des agents de Micro Finance qui passent de quartier en quartier pour collecter. Avec le concours des médias aussi, nous avons réussi par passer la bonne information. Aujourd’hui, je pense que ces distorsions ont été corrigées et que les Institutions de Micro Finance qui tardent à se lancer ont compris. Nous avons encore fait le point la semaine passée avec les Institutions de Micro Finance. Je suis rassurée que le bon message passe et l’harmonisation recherchée a été faite. Justement, la tournée a permis de déceler ces problèmes puisque quand nous allons dans les préfectures, nous demandons aux Institutions de Micro Finance d’expliquer et quand elles expliquent, nous décelons ce qui n’est pas très bien en phase avec le produit APSEF. Les Institutions de Micro Finance font également des simulations de formation, d’éducation, de mise à disposition de crédits, de remboursement. Nous relevons les problèmes et nous les corrigeons. Aujourd’hui, nous avons quand même réussi l’harmonisation et je pense que c’est au fur et à mesure de la mise en œuvre de ce programme que, s’il y a des distorsions qui persistent, nous pourrons encore les corriger.

 
Vous avez parlé d’engouement, d’enthousiasme. Au lancement du FNFI, on a ressenti cet engouement même de la part des partenaires. Est-ce qu’aujourd’hui, cet engouement des partenaires est toujours ressenti ?

 
Ah oui! Je peux vous rassurer qu’au moment où le Chef de l’Etat lançait le Fonds National de la Finance Inclusive le 25 janvier à Kara, c’est la première fois que je vois autant de partenaires faire le déplacement de Kara pour venir soutenir le gouvernement dans une vision qu’ ils estiment courageuse, parce que, le fait de choisir de faire la promotion de la finance inclusive, c’est -à-dire permettre à tous les Togolais et à toutes les Togolaises d’avoir accès sans aucune exception à la finance, est quelque chose de louable. Je me rappelle que les partenaires ont pris des engagements qui ont été réalisés. Par exemple, la BOAD a accueilli favorablement notre requête d’appui et aujourd’hui, avec elle, le ministre des finances a signé une convention de 5 milliards de Francs CFA pour soutenir ce premier produit, l’APSEF. Nous avons également le PNUD qui a choisi de faire un appui institutionnel. Tout ce que nous faisons en termes de recrutement ou de mise en place des agences, parce que nous allons ouvrir bientôt l’agence de Kara pour le FNFI ( ndlr: l’agence de Kara a été ouverte en août dernier) , tout cet accompagnement a été aussi rendu possible avec le PNUD. Il y a aussi d’autres partenaires qui ont manifesté leur désir de nous accompagner mais c’est la BOAD et le PNUD pour le moment. Mais pour ce genre de programme qui est très fédérateur, assez révolutionnaire, il faut que le soutien soit apporté par le gouvernement lui-même. On ne peut pas attendre que ce soit les autres qui viennent le faire à notre place. C’est une question de vision. Elle est forte. Il faut avoir l’humilité de saluer l’engagement au plus haut niveau de l’Etat, le Chef de l’Etat lui-même, le Premier ministre, et tout le gouvernement. Aujourd’hui, le gouvernement a mis à la disposition de ce fonds, des ressources.

 
En rappel, le FNFI, globalement pris, à combien s’élève t-il ? Et quel est la part de l’Etat togolais ?

 
Pour l’année 2014, du moment où nous avons ciblé de toucher 300 000 personnes, hommes et femmes, il nous faut un minimum de 9 milliards de FCFA. La BOAD apporte une somme assez substantielle. L’Etat a mis déjà les premiers fonds pour pouvoir mettre en place les premières lignes de crédits et démarrer ce premier produit. Les Institutions de Micro Finance apportent un peu parce que l’Etat apporte 80% et elles apportent les 20%. Mais c’est une occasion pour faire un clin d’ œil à tous les partenaires pour qu’ils puissent continuer par nous soutenir pour pouvoir combler les écarts éventuels qui pourraient se dégager.

 
Pour démarrer, est ce que vous avez déjà les 9 milliards ?

 
Non! Vous n’allez pas pourvoir avoir les ressources dont vous avez besoin avant de démarrer un programme! Mais quand vous le démarrez, vous avez les stratégies de mobilisation de ressources qui vous permettent de montrer d’abord ce que vous savez faire.
Au fur à mesure que vous montrez cette crédibilité, des résultats, d’autres vont venir vous suivre. Si vous voulez rassembler toutes les ressources avant de démarrer, je vous assure que vous ne démarrerez jamais votre programme. C’est inhérent à tout programme. Nous avons eu des stratégies de communication, de mobilisation, qui font qu’on peut facilement mobiliser encore plus de partenaires. C’est le plus important pour nous. Le minimum est déjà disponible. Ca nous a permis de lancer le programme. Ca nous permet d’être à l’ abri parce qu’il ne faut pas prendre de trop grand risque. Je pense que pour couvrir les 300 000 personnes et aller au delà, nous allons mobiliser tout ce qu’il nous faut.

 
Vous avez été sur le terrain mais avec le recul, quand vous voyez les images de votre tournée, qu’est ce que cela vous inspire ?

 
Je me rappelle, quand j’ai pris fonction à la fin de l’année 2008, ma première action est de faire une tournée dans les localités les plus reculées du Togo pour écouter les populations. Ça me permet de mieux apprécier les attentes. Je vous assure que, de Lomé jusqu’ à CINKASSE en passant par BLITTA, SOTOBOUA, les gens se disaient : « Nous voulons faire quelque chose, nous voulons travailler, nous voulons développer une activité, mais nous n’avons pas les moyens de le faire ». Je me dis qu’aujourd’hui, après tout ce que nous avons développé comme initiatives et programmes, et qu’on a pensé lancer ce fonds, c’est vraiment une réponse adéquate, pragmatique, courageuse. Vous avez noté tout l’engouement que ça a suscité, surtout au niveau des femmes. Mais les hommes ne sont pas exclus. Je vous assure que la réponse est réelle, vraie et il faut l’accompagner.

 
Certaines personnes disent que le crédit octroyé c’est 30 000 F, d’autres disent 20 000 F, d’autres 10 000 F. Quel est le crédit minimal aujourd’hui octroyé aux femmes ?

 
Si vous n’avez besoin que de 5 000 F pour développer votre activité, vous prenez un crédit de 5 000 F, mais c’est un maximum de 30000 F. Vous ne pourrez pas aller au delà des 30 000 F pour les deux premiers cycles de 6 mois. C’est quand vous passez au troisième cycle et quatrième cycle que ça devient 50 000 F.
Pourriez-vous nous expliquer mieux ce que c’est que les cycles ? Comment on passe d’un cycle à l’autre ?
L’objectif noté à travers l’APSEF est de réduire la pauvreté. Pour le faire, il faut que l’action s’inscrive dans la durée. Vous ne pouvez pas apporter un crédit de 3 mois, 6 mois pour aider une personne. Ça s’accompagne d’une certaine éducation financière parce que vous ne pouvez pas vous lever et dire que vous avez besoin d’un microcrédit et on vous donne. On doit d’ abord tester votre volonté à vouloir travailler. On vous apporte la formation qu’il faut, comment gérer votre crédit, comment gérer votre activité, qu’est ce qu’il faut faire pour attirer les clients. Nous pensons qu’il faut inscrire tout ça dans la durée. En deux ans, vous avez 160 000 FCFA, c’est une fortune qui peut transformer votre vie si vous avez été travailleur, rigoureux dans la gestion, et vous avez cherché à fructifier ce qu’on vous a apporté. On a pensé avoir plusieurs cycles parce qu’on ne voudrait pas aussi soumettre à un délai de remboursement trop long quelqu’un qui n’a jamais eu de crédit. Le risque aussi est trop important. Nous avons fait les études et compte tenu de ce qui se fait dans d’autres pays, nous avons jugé que c’est bien de limiter le premier remboursement à 6 mois avec un accompagnement en éducation financière. Au bout de 6 mois, lorsque vous finissez de rembourser, vous avez un autre crédit et ainsi de suite. En deux ans, d’abord vous êtes quelqu’un qui a réussi à s’insérer sur le marché financier, vous allez développer une activité génératrice de revenus, vous êtes un citoyen qui participe à la vie de la nation. C’est l’objectif !

 
Crédit maximal de 30 000 F, est ce que vous pensez que c’est vraiment suffisant pour lancer une activité génératrice de revenus ?

 
Quand vous faites un tour dans les villages, les gens vous demandent de l’argent pour démarrer quelque chose. Parfois, ils demandent 2000 FCFA ou 5 000 F. Quand vous suivez un d’ entre eux, au bout de quelque temps, vous le voyez par exemple avec un tas de marchandises. 30 000 F pour un pauvre, potentiellement et économiquement actif, c’est une fortune ! Pour une autre personne qui vit peut-être à Lomé de manière aisée, 30 000 F, « c’est un pourboire » comme l’avait dit quelqu’un. Tout dépend de l’activité que l’on veut réaliser. Si vous voudrez vendre des beignets, et qu’il vous faut 10 000 F, prenez les 10 000 F et soyez sûr que vous pourrez les rembourser. Si vous souhaitez vendre de l’eau au bord de la route, et c’est de 5 000 F dont vous avez besoin, prenez les 5 000 F. Certains ont pris les 30 000 F pour acheter des bijoux, des pagnes pour revendre. Ce sont des témoignages que j’ai reçus. Le taux de ce crédit est insignifiant, c’est 5%. Sur 30 000 F, vous ne payez que 750 F. Après le remboursement dans le délai, on vous remet, 450 F comme épargne.
Ceux-là qui achetaient à crédit ou vivaient au dépens des usuriers, aujourd’hui, ont témoigné qu’avec APSEF, ils peuvent aller acheter au comptant. Tout dépend de l’activité génératrice de revenus. C’est un produit qui cible beaucoup plus le milieu rural, le milieu péri urbain et aussi des quartiers marginalisés, vulnérables de la capitale ou des villes. Il faut réellement circonscrire la chose et se dire que ce n’est vraiment pas pour les gens aisés. Les gens réellement qui sont pauvres et DIEU seul sait que dans nos localités, nous avons ces gens qui ont besoin du crédit. Ce n’est pas moi qui le dis. Les gens témoignent ! Je vous assure, à Lomé, à Kpogan, Adamavo, on a touché près de 4000 personnes au bout de 2 mois et quelques jours. J’ai vu et discuté avec des gens qui ont même commencé par rembourser. Elles sont à leur deuxième mois de remboursement. C’est un produit pertinent, adapté à des besoins d’une catégorie de personnes visées. Le gouvernement veut cibler cette catégorie et ne veut pas qu’il y ait des gens marginalisés dans notre pays. C’est sur eux que nous travaillons et je pense qu’il faut vraiment s’en tenir à cela.

 
Il semblerait aussi que le crédit minimal varie d’une Institution de Micro Finance à une autre !

 
C’est normal. Les prestataires de services financiers sensibilisent les groupements avant qu’ils ne bénéficient des crédits. Pour être bénéficiaire, il faut être en groupe solidaire de 4, 5 ou 6 personnes. Donc on leur explique et les gens se mettent par affinité en groupes solidaires. Apres, les prestataires des services financiers écoutent leurs besoins qui sont dès fois disproportionnés par rapport au montant. Vous faites tous ces réglages avec eux. Dans le même groupe, vous pouvez avoir quelqu’un qui a besoin de 10000 F, l’autre 5 000 F selon l’activité génératrice de revenus.
Le maximum c’est 30 000 F et c’est individuel. Si vous êtes 5 dans le groupe et chacun prend 30 000 F, cela fait 150 000 F pour le groupe. Au sein d’un groupe, dépendamment de l’activité génératrice de revenus, vous décidez de quel crédit vous avez besoin. Seul la barre des 30 000 F est fixée et pareille pour tout le monde dans toutes les institutions de Micro Finance. Si vous n’avez pas besoin de 30000 F, ne le prenez pas sinon vous aurez des problèmes pour rembourser. Ainsi, dans le même groupe, quelqu’un peut avoir besoin de 10 000, l’autre 15 000 etc. Ça se gère parce que les Institutions de Micro Finance sont habitués à ces genres d’activités; ce n’est pas nouveau pour elles. Ce qui est nouveau est que l’Etat dit que ce crédit, vous le fassiez à 5%.

 
Mais c’est les mêmes femmes qui disent, « on nous a dit 30 000 F, on est allé, on nous a donné 10 000 ! »

 
Les femmes ont du mal à comprendre ça et cela fait partie de l’éducation financière. On leur explique que nous voulons les aider à rembourser, à sortir de cet état de pauvreté donc les Institutions de Micro Finance sont dans leur rôle. Elles ont reçu le mandat d’accompagner les bénéficiaires. Je crois que si quelqu’un a manifesté un besoin de 30 000 FCFA, mais on lui permet de prendre seulement 10 000 F, c’est que l’activité qu’il veut faire ne nécessite que 10 000 F.

 
Qu’est ce qui justifie l’option d’octroyer des microcrédits à des groupes et non aux personnes individuellement prises?

 
C’est parce qu’avec l’APSEF, on n’exige pas des bénéficiaires, une caution financière. On ne leur demande pas d’aller chercher un oncle, une tante pour venir les cautionner. Non! Dès que vous êtes prêt, vous avez votre photo, vous êtes en groupe, vous avez été formé, on vous donne le crédit. La seule caution, c’est cette caution solidaire. Quand vous êtes dans un groupe solidaire, vous vous soutenez pour que quelqu’un qui essaie de faiblir, vous puissiez le relever. Dans le groupe, vous êtes solidaires les uns des autres.

 
Est-ce une manière de pousser les populations à la solidarité ? Ou je suis dans mon milieu, je suis pauvre, j’ai besoin d’avoir une activité génératrice de revenus, je vais aller seul. N’allez- vous pas m’octroyer de crédit ?

 
Vous ne l’aurez pas! Je pense que compte tenu de ce que notre pays a vécu comme difficultés, quand on demande aux gens de se mettre en groupe solidaire, c’est une bonne chose. Ça aide à la cohésion sociale et renforce la paix. Quand vous êtes en groupe, vous faites l’effort de mieux vous connaître et de mieux vous soutenir. Pour moi, c’est un élément fédérateur. Un élément qui permet aux communautés de se prendre en charge tout en étant solidaires les uns des autres et ce pays en a besoin. C’est la vision du gouvernement. C’est un élément fort de l’inclusion.

 
Il semble aussi qu’entre temps, il y a eu des escrocs qui sont rentrés dans le circuit. De quoi s’agit t-il exactement ?

 
Il y a plusieurs types d’escrocs. Il y en a qui ont commencé par dire qu’ « on vous organise, donnez nous, 2000 F, 3 000 F, etc. Nous avons de bons rapports avec le FNFI ». Nous avons eu écho de ces genres de choses et avec l’appui des médias, nous avons passé la bonne information. Il y a aussi d’autres qui vont vers les populations et disent qu’ils sont une Institution de Micro Finance, « Venez avec nous ». Ces choses ont toujours existé mais se sont renforcées. Pour ces gens, c’est une opportunité de faire des affaires. Il revient d’être vigilant et de communiquer. C’est ce que nous avons fait. Je crois qu’avec la tournée et tout ce que nous passons comme informations, les gens comprennent qu’on ne peut pas faire n’importe quoi avec le FNFI.

 
Les communiqués passent sur les médias, mais il y a des milieux où il n’ y a pas de radio par exemple. Quelles sont les dispositions pratiques sur le terrain ?

 
Je suis allé dans certains endroits où on nous a posé le problème. « Chez nous, on ne peut même pas avoir l information » nous a-t-on dit. Nous avons, lors de la tournée, fait venir tous les leaders d’opinion, chefs de village, responsables des CDB, responsables des groupements parce que dans nos milieux, les gens sont très organisés. Ils sont arrivés puis sont repartis avec la bonne information. C’est des relais très importants, très fiables. Mais une mission très importante qui a été confiée aux Institutions de Micro Finance est la sensibilisation. Nous leur avons demandé d’aller vers les populations, dans ces localités très enclavées. Nous avons mis à leur disposition des motos. Peut-être qu’il n’y en a pas assez et on pourra voir comment faire mais on leur a demandé d’aller dans ces localités et d’aller vers les populations. Ce n’est pas les populations qui iront vers eux. Leur travail commence par la sensibilisation. La tournée que j’ai eu à faire n’a fait que faciliter le travail des prestataires de services financiers parce qu’elle leur a permis d’aller vite dans cette mission de sensibilisation. Ce que vous posez comme problème est réel. C’est pour ça que le ministère du Développement à la Base a organisé des fédérations de groupements dans toutes les préfectures. Nous avons au niveau de chaque préfecture des relais; donc nous pouvons passer les informations aussi par ces relais. Tout cela devait normalement nous aider à passer la bonne information, à rassurer les populations et à faire en sorte qu’elles ne soient pas victimes des personnes mal intentionnées.

 
Vous avez évoqué le problème de matériel roulant pour que ces Institutions de Micro Finance puissent aller vers les populations. Un exemple, on était aux Evala, j’ai eu des sœurs qui vivent dans une ferme de Tchinbassé loin de Bassar. Elles disent que pour avoir accès à ce crédit, elles paient 2 000 F de taxi pour venir et le véhicule ne va dans son village ou dans sa ferme qu’une fois par semaine. S’il faut venir payer 2000 en aller et 2000 au retour, et prendre 10 000 FCFA ….!

 

 

Vous avez raison. Le problème a été posé lors de ma tournée que ce soit à Mandouri où un peu partout. J’ai rassuré tout de suite les gens. Effectivement on ne peut pas se permettre d’avoir des charges de 4000 F, 5000 F, 10 000 F pour pourvoir à la fin prendre un crédit de 20 000 F par exemple. Ca n’a aucun sens !!! C’est justement pour régler ce problème que le gouvernement a mis en place ce fonds. Je l’ai toujours dit. Ce sont ces Institutions de Micro Finance qui vont aller vers ces localités. Je passe encore ce message. Quand on a des zones enclavées, qui ne sont pas couvertes, il faut nous les signaler et nous verrons avec les Institutions de Micro Finance ce qu’il faut faire. C’est vrai qu’au début, on a ces genres de problèmes. Puisque le programme a suscité beaucoup d’engouement, tout le monde à envie d’être satisfait tout de suite et les gens font des déplacements. Nous leur disons de rester dans leurs coins, les Institutions de Micro Finance sont outillées pour aller vers eux. Justement, l’une des actions clés de ce programme, c’est le renforcement des capacités des Institutions de Micro Finance. Ce renforcement des capacités est passé par la formation des agents de ces IMF, et aussi par des moyens logistiques, matériels, pour leur permettre de faire ce travail. Ce n’est certainement pas suffisant mais la collaboration active qui existe entre le Fonds, le gouvernement et les Institutions de Micro Finance, nous permettra de corriger ces genres de choses. Je vais vraiment rassurer que le FNFI avec son premier produit ne va pas davantage appauvrir les populations bien au contraire, c’est pour aider ces populations à sortir de cet état de pauvreté. Nous ferons tout pour qu’on puisse minimiser les frais. C’est un produit de proximité. Pour assurer cette proximité, il faut aller vers les gens. C’est ce qu’il faut faire et je vais encore insister là-dessus avec les Institutions de Micro Finance.

 
Vous avez fait une tournée nationale; par rapport aux difficultés, après celles que nous avons évoquées, ce qui est sûr, les populations sont aussi venues vers vous pour évoquer certains petits problèmes qu’elles rencontrent. Globalement qu’est ce que vous avez retenu comme difficultés ?

 
L’une des difficultés, ou des préoccupations exprimées un peu partout c’est ce que vous venez d’évoquer. Les gens s’inquiétaient du fait qu’ils vont engagés des frais supplémentaires. La deuxième préoccupation est liée aux formalités. Les gens se disaient : « qu’est ce qu’ils vont nous demander comme papier ? On connaît ces gens, on ne leur fait pas confiance ». C’était l’occasion pour nous de rassurer et d’insister sur le message : « Une photo, une pièce d’identité c’est-à-dire une pièce qui permettra qu’on vous identifie ou alors le chef du village atteste votre résidence. ». Une autre préoccupation est liée à l’agriculture. Le remboursement devait se faire à la fin de chaque mois. Une collecte peut se faire chaque semaine mais le remboursement vis-à-vis des IMF est nécessaire à la fin du mois. Nous avons dit l’APSEF est aussi pour la petite agriculture. Ceux qui sont sûrs de rembourser au bout de 6 mois, exceptionnellement, ils peuvent rembourser à la fin des 6 mois. Au lieu de rembourser chaque fin du mois, vous pouvez rembourser à la fin des 6 mois. Mais on n’ira pas au-delà.

 
Qu’est ce que vous mettez dans la petite agriculture ?

 
Quelqu’un qui a besoin d’acheter un sac d’engrais pour son champ ou de la semence par exemple. L’essentiel est qu’il soit dans la ligne de 30 000 FCFA. Mais nous avons aussi rassuré les gens qu’il y a toute une autre configuration qui est en train de se faire pour l’agriculture. Le FNFI doit assurer cette promotion de la finance inclusive, doit développer des produits. Ce premier produit APSEF est un crédit de masse pour les personnes démunies mais il va y avoir d’autres produits spécifiques notamment pour l’agriculture. L’équipe du Fonds a commencé par travailler sur ce produit qui sera la réponse adéquate au monde paysan.

 
Les crédits sont octroyés mais il y a aussi le volet remboursement. Quel en est le mécanisme ?

 
Lors de la formation, on explique comment il faut rembourser. Le remboursement est mensuel et c’est fait auprès des Institutions de Micro Finance, des agents de crédits. Mais on leur dit : « Vous avez l’habitude de faire des tontines, au niveau de votre groupe solidaire, faites des remboursements hebdomadaires. Le faire avec l’Institution de Micro Finance n’est pas un problème mais il y a cette éducation financière qui fait qu’a la fin de chaque semaine, qu’on mette quelque chose de côté et qu’on peut rembourser après ». Lors de ma tournée, que ce soit à Tchamba, à Sokodé même à Lomé, les gens ont commencé par rembourser. C’est extraordinaire!

 
Quelles sont les activités ciblées ?

 
Toute activité génératrice de revenus, agriculture, élevage, pêche, petite transformation, l’artisanat, le commerce, etc. tout ce qu’on veut entreprendre qui peut permettre de se prendre en charge.

 
L’APSEF premier produit du FNFI, et après ?

 
Déjà, il faut s’assurer que ce premier produit est bien lancé et bien ancré dans le paysage financier togolais. Nous nous y attelons. Il faut s’assurer que les 300 000 personnes minimum soient atteintes. Après, il faut travailler sur d’autres produits. J’ai parlé d’un produit spécifique à l’agriculture. On verra selon les besoins qui seront exprimés, quel autre produit on pourra développer. La finalité est qu’on puisse assurer l’accès de tous les Togolais et toutes les Togolaises à des services financiers dont ils ont besoin pour développer leur AGR ( ndlr: Activité Génératrice de Revenus)

 

Vu tout ce qui a motivé la mise en place du FNFI, qu’est-ce que vous avez constaté sur le terrain ? Est-ce qu’on peut dire aujourd’hui que le FNFI est un projet réaliste ? Porteur ?

 
Oui! Le FNFI est un projet porteur parce qu’il s’inscrit parfaitement dans la vision du gouvernement. Cette vision est d’assurer le développement harmonieux, équilibré des populations. A travers le FNFI, on pourra réellement permettre à un grand nombre de Togolais d’avoir accès à des services financiers. Il est porteur également parce que c’est basé sur une étude diagnostique qui a été faite. Le constat est là. Vous et moi savons très bien qu’il y a une bonne frange de la population qui ne peut pas développer une activité parce que n’ayant pas accès à des services financiers. C’est une réponse institutionnelle très forte, nationale, inclusive à une attente de la population. On a vu sur le terrain, l’engouement qu’il suscite. Les gens ont commencé par bénéficier de ce crédit et ont commencé par rembourser. Je pense que c’est vraiment réaliste et nous avons rapporté les résultats avec les objectifs qui ont été mis en place en se basant sur le taux de pauvreté au niveau de chaque préfecture. Si l’engouement continue, nous pouvons même dépasser l’objectif des 300 000 personnes.

 
Le FNFI fait donc son chemin, vous avez fait votre tournée. Les constats sont là. Quelles leçons vous en tirez ?Quelles orientations vous devez donner à ce programme pour que les objectifs que vous vous êtes fixés soient atteints ? Est-ce qu’il y a des orientations à reformuler par rapport à ce que vous avez constaté sur le terrain ?

 

L’orientation du départ a été clairement exprimée par le Chef de l’Etat lors du lancement, c’est de permettre à tous ceux qui ont besoin du crédit d’en avoir accès. Il avait dit que c’est un microcrédit qu’il faut rembourser et qu’il n’ a pas de coloration. On est en phase. C’est un crédit octroyé quelle que soit votre appartenance politique, ethnique ou religieuse. L’orientation du départ a été claire. Ce qu’on nous demande, c’est de la mettre en œuvre. Aussi, les moyens ont été mis à notre disposition pour le mettre en œuvre. Il ne nous revient qu’à nous mettre au travail.

 

L’orientation est peut-être claire, mais dans la mise en œuvre on peut, peut-être se dire que cette voie va nous retarder !

 
Le défi, c’est la mise en œuvre, le suivi rigoureux. Quand nous rencontrerons des difficultés, nous allons ajuster pour pourvoir maintenir le cap. Les questions qu’il faut se poser : « dans nos pays est-ce que nous avons des gens qui n’ont pas des services financiers adaptés à leurs besoins ? Oui! Est-ce que nous avons un dispositif qui peut permettre de réagir à cette situation ? Non ». Le vrai défi pour nous est de faire en sorte que le maximum de Togolais, marginalisés, ou dans les zones très enclavées, qui sont dans le besoin, qu’on puisse les respecter comme Togolais et leur permettre d’avoir accès à ce microcrédit. La mise en œuvre est un défi. Nous avons mis assez de moyens à savoir l’information, la formation, les moyens logistiques, le suivi. A la fin du mois de juillet, nous allons faire une première évaluation à mis parcours pour voir où est ce que nous nous situons par rapport aux objectifs de résultats.
C’est aussi un autre défi de mobiliser des ressources. Nous devons montrer régulièrement à travers une bonne communication stratégique, ce que nous faisons, faire parler les bénéficiaires. C’est un produit qui a un impact certain sur la vie des gens; que ça induit un changement certain, ça va faire en sorte que les partenaires pourront encore plus nous accompagner.
Pour moi, nous sommes toujours en phase avec cette orientation stratégique du Chef de l’Etat qui est d’assurer, en 2018, d’ici 5 ans, qu’un minimum de 2 000 000 de Togolais puissent s’insérer économiquement à travers un mécanisme comme le FNFI. Ca s’est fait dans d’autres pays.

 

 

Que répondez-vous à ceux qui pensent que le FNFI est lancé pour amener plutôt les populations à adhérer au parti UNIR ?

 
Quand on se pose les bonnes questions et on a l’honnêteté intellectuelle, on ne peut pas arriver à cette conclusion. Ce n’est pas une question de parti. C’est une question de développement. Le besoin est là. La pauvreté n’a pas de couleur. La réponse est unique, elle est fédératrice. C’est d’ailleurs pour cela que le Chef de l’Etat m’a demandé de faire cette tournée pour que le massage soit unique.

 
2018, date butoir; quel résultat attendu ?

 
2 000 000 de personnes à atteindre. C’est possible. Quand 2 millions de personnes ont accès aux crédits de tous genres, on aura donné un coup dur à la pauvreté dans notre pays.

 
En 2018 le programme s’arrête ?

 
Non! On ne peut pas parler d’achèvement de ce programme. On évalue tout programme qui est mis en place et c’est en ce moment qu’on peut parler de réorientation. Du moment où la pauvreté est toujours là et qu’il faut la combattre, c’est ce genre de mécanisme qu’il faut renforcer avec le temps, lui donner assez de moyens afin qu’il puisse remplir pleinement sa mission. Il nous faut une bonne stratégie de communication et je voudrais lancer un appel à tous les médias que ce Fonds est pour tout les Togolais. Peut-être quelqu’un qui critique sa sœur a eu à en bénéficier. Quand on parle de développement, ce n’est pas une question de glaive politique.

 
Quel message à l’endroit de ceux qui sont encore hésitants, résistants et frileux ?

 
Le début de toute chose est toujours difficile. Mais tout le gouvernement est engagé. Le FNFI n’est juste pas une question du ministère du Développement à la Base. C’est aussi le ministère des Finances, celui de l’Action Sociale, de l’Agriculture bref tous les ministères. Quand on allait démarrer ce Fonds, on a fait une présentation au gouvernement pour montrer l’intérêt de ce mécanisme. C’est une action collective, un instrument puissant de lutte contre la pauvreté. Ca contribue au renforcement de la paix sociale, de la cohésion sociale, les gens apprennent à travailler, à être rigoureux en respectant leur engagement. Je voudrais saluer cette vision du Chef de l’Etat et inviter tout un chacun à continuer, à adhérer très fortement, à soutenir pour que nous puissions combattre réellement la pauvreté dans notre pays et c’est possible. Les médias qui ont choisi de nous accompagner et qui continue, nous les remercions déjà. Nous invitons tous les autres à leur emboîter le pas.

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