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Akofa Kougbénou , actrice de théâtre et de cinéma :«Que vraiment en 2030 on puisse dire de mon cher pays qu’il est un Emirat culturel »

 

 

Actrice de théâtre et de cinéma, Akofa Kougbénou est une artiste comblée. Ambassadrice du Togo dans les grandes rencontres internationales  du théâtre, l’artiste a parcouru plusieurs pays ( Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Haïti, France, Tunisie…) où a elle a honoré notre pays. Aujourd’hui, Akofa Kougbénou se dit fière de son métier grâce auquel elle gagne sa vie. Pour elle, l’art est un métier comme tout autre et qui nourrit son homme au Togo. « Pourquoi on ne demande pas si la menuiserie, la coiffure, la maçonnerie, le journalisme nourrissent  leur Homme au Togo », se demande l’artiste qui tranche: « Les conditions de travail sont difficiles dans chaque métier, ce n’est pas pour autant qu’on doit baisser les bras ».

 

Akofa Kougbénou salue par ailleurs la  mise en place du Fonds d’Aide à la Culture.  » C’est une aubaine », dit-elle avant de plaider pour la construction de salles de spectacle dans les chefs-lieux des régions pour les arts de la scène et un centre d’exposition pour les artistes plasticiens.

Entretien avec l’artiste!

 

Bonjour! Veuillez vous présenter à nos lecteurs.

 

Je me nomme Ami Akofa KOUGBENOU, je suis Actrice de Théâtre et de Cinéma, Directrice-Fondatrice de la Compagnie COMPTOIR THEATRE TOGO, Formatrice en Jeu d’Acteur et Directrice de Casting dans la maison de production de films WILSICOM PRODUCTIONS.

 

Comment êtes-vous entrée dans l’univers culturel ?

 

Je suis arrivée au Théâtre Il y a de cela 15 ans quand j’étais en classe de 1ère au Lycée de Tsévié. Un jour, j’ai été sollicitée par un jeune homme plus âgé que moi qui avait fait le même Lycée et qui était à l’Université de Lomé. Il est natif de Tsévié et avait créé avec ses amis une troupe de théâtre : Les FLAMBOYANTS de Tsévié. Leur comédienne ayant  quitté la troupe à un moment crucial où ils étaient en création pour participer  à la phase de présélection des spectacles qui devaient être retenus pour le Festival de Théâtre de la Fraternité FESTHEF, il fallait pour eux trouver  vite une autre comédienne capable de remplacer valablement l’ancienne ; c’est ainsi qu’a débuté ma carrière de comédienne.

 

Pouvez-vous dire aujourd’hui, la main sur la conscience, vu  les conditions de vie et de travail des artistes, que vous ne vous êtes pas trompée de carrière ?

 

Quelles conditions ? Je viens de rentrer du Burkina Faso où j’ai participé au Festival International de Théâtre et de Marionnettes de Ouagadougou, où le pays ayant présenté le plus d’artistes en dehors du pays organisateur, fut le Togo. Je pars dans quelques semaines pour la Côte d’Ivoire; en décembre je serai au Sénégal ; j’ai été en Haϊti, en France, à Tunis sans compter les pays d’Afrique Centrale et de l’Ouest. Les conditions de travail sont difficiles dans chaque métier, ce n’est pas pour autant qu’on doit baisser les bras.

 

Alors, pour vous,  un artiste peut vivre de son métier au Togo!  

 

King Mensah, Afia Mala, Jimmy Hope, Sanvi Béno Alouassio, Eklu-Natey Ablodévi, Toofan  ou encore Akofa Kougbenou… ! qu’on vienne encore me demander si l’Art nourrit son homme au Togo;  l’art est un travail comme tout autre travail. Pourquoi on ne demande pas si la menuiserie, la coiffure, la maçonnerie, le journalisme nourrissent  leur Homme au Togo ? La question qu’il faut se poser est : est-ce que l’art rend riche ?

 

Le gouvernement  a institué un Fonds d’Aide à la Culture; ce fonds  permet-il d’améliorer vos conditions de travail ?

 

Ça fait seulement un an que le Fonds d’Aide à la Culture est mis sur pied au Togo et vous êtes d’accord avec moi que c’est trop tôt de parler d’amélioration des conditions de travail. Encore faut-il que le Fonds soit alloué à chaque artiste, ce qui n’est aucunement évident car le Fonds n’est qu’un appel à projets et seuls les meilleurs projets sont choisis. Toutefois plus les années passeront plus chaque artiste aura la chance de voir son projet distingué par le gouvernement. Seuls la compétence et le travail bien fait payeront.

 

Si vous aviez l’occasion de vous adresser  au gouvernement par rapport aux artistes,  que lui diriez-vous ?

 

Un merci au gouvernement d’avoir fait un pas dans le processus de développement culturel de notre pays, même si ceci n’est pas trop tôt, c’est une aubaine à louer car mieux vaut tard que jamais.                                                      Un Fonds d’Aide à la Culture,  oui c’est une bonne chose mais une prise en compte des différents cadres d’expression du métier d’artiste est encore mieux. Je veux parler là des salles de spectacle qu’il faut construire dans chaque chef-lieu des cinq régions du Togo pour permettre aux artistes des arts de la scène de mieux exercer leur métier dans toutes ses coutures et construire également un centre d’exposition pour les arts plastiques. Je sais que doter le Togo de tout cela n’est pas chose aisée mais le Fonds est vain si l’on en bénéficie et qu’on a des difficultés pour exécuter son projet. C’est comme un père qui donne un coffre d’argent à son fils mais qui en garde la clé.

 

Un dernier mot ?

 

Mes remerciements à tous ceux qui se battent dans l’ombre pour l’épanouissement de la culture togolaise. Le gouvernement parle de Vision Togo 2030, nous espérons que le volet culturel y est inclus et que vraiment en 2030 on puisse dire de mon cher pays qu’il est un Emirat culturel..

 

Propos recueillis par Carole AGHEY

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