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Bientôt une réunion du CA de TOGO INVEST Corporation : un projet qui attire les investisseurs

Avec une fortune estimée à plus de 20 milliards de dollars, Aliko DANGOTE reste l’homme le plus riche d’Afrique et le 25e homme le plus riche du monde. En matière d’investissement, le continent noir a toujours aiguisé son appétit. « Le potentiel de l’Afrique est sous-estimé par presque tout le monde », déclare souvent l’homme d’affaires nigérian. Il y croit. Parce que, selon lui « le retour sur  investissement est très élevé sur le continent. C’est 30% et au-delà. ».

Dans la pratique, son « groupe DANGOTE » a injecté plus de 2 milliards de dollars dans d’autres pays subsahariens en dehors du Nigeria. En outre, alors qu’ on exporte 2 millions de barils de pétroles bruts par jour dans son pays natal, on importe parallèlement  85% des besoins en carburant. Une dépendance de trop du point de vue d’ Aliko DANGOTE, qui entend  construire au Nigéria,  la plus grande raffinerie de pétrole sur le continent. N’en déplaise aux très puissants importateurs de l’or noir de ce pays, ce projet, d’un investissement de 9 milliards de dollars sera opérationnel en 2016, et devra permettre une production de 400 mille barils par jour. De quoi satisfaire tout le Nigeria qui consomme au moins 300 mille barils par jour. Pour y parvenir,« Groupe DANGOTE » fait des emprunts de 3,3 milliards de dollars auprès des banques commerciales. Les institutions financières de développement ont mis la main à la poche en  fournissant  2,2 milliards de dollars dont 320 millions de dollars de la Banque centrale du Nigeria. Un pari qui se gagne pour un milliardaire africain qui n’est jusque-là pas dans le pétrole. Sa fortune provient essentiellement de l’importation et de la fabrication du ciment. Ensuite, il a continué par tirer son épingle du jeu dans des secteurs comme l’agroalimentaire, l’industrie, les banques, et l’immobilier.

S’il a déjà injecté 560 millions en Afrique du Sud, 580 millions en Éthiopie, 500 millions en Tanzanie, 380 millions au Zambie, le groupe DANGOTE est souvent réticent à  entreprendre un business dans des pays francophones. Comme raison: il estime que les dirigeants africains  de ces pays  ne sont pas encore éveillés. Toutefois, parmi ses ambitions en Afrique francophone, figure le Togo.

Un œil de DANGOTE  sur le Togo

À la sortie d’une audience que le chef de l’État Faure GNASSINNGBE lui avait accordée le 17 décembre dernier,  M. DANGOTE  a annoncé l’investissement de sa multinationale dans « la transformation des matières premières au Togo, transformation suivie ou non d’exportation ». Il n’a cependant pas  donné des précisions  sur les produits  ciblés dans le cadre de ce projet. Il compte également injecter au Togo, des ressources dans la production énergétique, à travers un PPP (Partenariat Public-Privé). L’objectif est de doter le pays  d’une seconde Centrale (de 200 MW), à côté de celle de Contour Global qui jouit d’une puissance de 100 MW, un projet qui sera piloté par « Togo Invest Corporation ».

Un « Think thank » économique comme point de départ

Pour le Togo, sorti d’une crise profonde,  il fallait être ambitieux, si l’ on veut rapidement prendre le train du développement en marche.

Dans cet élan, les  autorités togolaises ont réussi à convaincre le nigérian  à  faire partie d’un cercle de réflexion et de proposition dénommée « Togo Presidential Investment Advisory Council » (TPIAC), (Conseil Présidentiel pour l’Investissement) crée en 2011, qui devrait orienter le Chef de l’État, Faure GNASSINGBE, et le gouvernement en matière d’investissement et de politique de réformes.

Les membres du Conseil et plusieurs ministres posent pour la photo de famille le 25 mars 2011 lors du lancement du TPIAC 300x199 - Bientôt une réunion du CA de TOGO INVEST Corporation : un projet qui attire les investisseurs(Les membres du Conseil et plusieurs ministres posent pour la photo de famille le 25 mars 2011 lors du lancement du TPIAC)

Le TPIAC était composé de plusieurs influentes personnalités du monde des affaires et de la finance à savoir Arnold Ekpe, aujourd’hui, ex directeur général d’ Ecobank, Anne Lauvergeon, ex-directrice du leader français d’ aluminium Areva, Koosum Kalyan du groupe CEO de Petmin en Afrique du Sud, Simon Murray, Juergen Schrempp, ancien PDG de Daimler Chrysler, Samuel Jonah, membre du conseil d’administration de la Standarsd Bank, Alec Erwin, ministre sud-africain des Entreprises publiques, etc

De TPIAC à la holding d’Etat «  Togo Invest Corporation »

Les Togolais sont déjà habitués au spectacle des engins qui rasent les constructions pour permettre le tracé de nouvelles routes. Cependant, les grands travaux sont loin de prendre fin. Le Président de la République avait lancé le mardi 28 mai 2013, la société « Togo Invest Corporation » qui doit permettre de booster l’économie et de réaliser les plus grands chantiers que le Togo ait jamais connus.

Créée par décret présidentiel du 14 novembre 2012, « Togo Invest Corporation » est une société d’Etat, avec un capital de 20 milliards de F.CFA. Une véritable holding qui va prendre des investissements dans des sociétés et prendre part dans des actifs de différentes sociétés.  « Togo Invest Corporation » fait suite à l’une des recommandations du TPIAC.

Si certains s’interrogent sur ce gigantesque projet, le chef de l’Etat rassurait lors du premier conseil d’administration de cette société :   » Ce projet, nous le savons ambitieux pour notre pays. Certains diront qu’il est fou (..) parce que pendant ces quinze dernières années, nous avons été habitués à ne plus rêver, à ne plus avoir d’ambition. Mais, nous croyons qu’avec l’aide des uns et des autres, nous pouvons réaliser ce projet », avait indiqué Faure Essozimna Gnassingbé.

Le communiqué publié à l’issue  du premier conseil d’administration de Togo Invest Corporation, le 29 mai, précise les ambitions du projet : « Le Chef de l’Etat togolais, Faure Essozimna Gnassingbé a lancé officiellement le 28 mai 2013 à Lomé, une Holding d’Etat dénommée TOGO Invest Corporation. Dotée d’un capital de 20 milliards de FCFA,  libéré au quart, Togo Invest a pour principale mission  d’assurer la réalisation  d’un  important projet de corridor de transport, reliant le Port autonome de Lomé à Cinkassé, la frontière septentrionale, sur une distance d’environ  760 km.

Créée par décret pris en Conseil des ministres le 14 novembre 2012, suite aux recommandations du Conseil Présidentiel pour l’investissement,  Togo Invest  a pour actionnaire unique l’Etat togolais et sera  chargée de nouer des partenariats public-privés pour la construction d’un chemin de fer, d’un réseau routier viable, d’un terminal minéralier ainsi que d’autres infrastructures qui accéléreront  le développement économique  et social le long du corridor. Une centrale thermique et un réseau de télécommunication à larges bandes, intégré au chemin de fer viendront compléter le dispositif« , poursuit le communiqué.

« Il est temps pour le Togo de profiter de sa situation géographique, de sa position stratégique. Le potentiel est là. Le corridor nous permet de le réaliser »,  avait renchéri le Président Faure Gnassingbé au cours de la cérémonie de lancement  à laquelle participait  l’homme d’affaires nigérian.

La création de Togo Invest s’inscrit dans le cadre d’un programme économique ambitieux qui vise à accélérer la croissance. Selon le Chef de l’ Etat « l’originalité du projet est que ce chemin de fer ne servira pas seulement pour le transport  des minerais, mais il nous permettra de développer véritablement notre économie. Et ce chemin de fer sera financé par des ressources minières que nous avons pendant longtemps négligées ou que nous n’avons pas pu exploiter, parce que la rentabilité n’était pas assurée ».

Le projet de création d’un corridor de développement au Togo a par ailleurs une portée sous-régionale. Il permettra notamment aux pays de l’hinterland, en quête de débouchés maritimes d’acheminer différents types de fret au départ et à destination du Port Autonome de Lomé.

L’organisation et le fonctionnement de Togo Invest sont calqués sur les modèles des holdings d’Etat des pays de l’OCDE et accordent une place centrale à la transparence et à la rigueur dans la gestion.

M. Faure GNASSINGBE avait exhorté les parties prenantes à faire de Togo  Invest un modèle en matière de gouvernance d’entreprise. « Si cette holding n’est pas gérée en respectant les critères internationaux, il est sûr que nous ne pourrons pas attirer les investisseurs. Nous ne pouvons pas compter sur les ressources budgétaires pour financer de tels investissements. Nous aurons besoin de l’apport des investisseurs privés. Mais ils ne viendront pas si nous sommes continuellement dans l’instabilité et dans les désordres sociaux. Ils ne viendront pas s’ils ne trouvent pas une main d’œuvre qualifiée dans notre pays», a indiqué le Président  Faure Gnassingbé. C’est un projet apparemment économique, mais il est transformateur pour notre pays,  a-t-il conclu.

Background

Le programme économique du gouvernement 2011-2015 est placé sous le sceau de l’accélération de la croissance, de la promotion de l’emploi et de l’inclusion sociale dans un contexte qui reste marqué par un taux de pauvreté élevé (58,7%), un taux de chômage qui est de l’ordre de 3,5% et le sous-emploi qui est estimé 29,1%. Autant d’indicateurs  qui maintiendront  le Togo, si rien n’est fait, dans la catégorie des PMA, jusqu’en 2030.

Une thérapie de choc s’impose donc comme une nécessité si le Togo veut parvenir à un taux de croissance de 7%, le minimum requis selon les experts en développement pour inverser de manière significative les tendances en matière de lutte contre la pauvreté.

Au terme d’une évaluation minutieuse de la situation, le Conseil présidentiel pour l’investissement mis en place par le Chef de l’Etat togolais en janvier 2011, avait préconisé dans cette optique une approche basée sur le modèle du corridor de développement. La position géographique du Togo qui dispose du seul port en eau profonde de la sous-région ouest-africaine représente de ce point de vue un atout stratégique.

Togo Invest qui venait de voir le jour, prendra des investissements et des actifs dans diverses sociétés privées pour aider le gouvernement togolais à réaliser le corridor de développement.

Avec son statut de Holding d’Etat, Togo invest est placé sous le régime de la loi N° 90-26 du 4 décembre 1990 portant réforme du cadre institutionnel et juridique des entreprises publiques.  Elle sera également régi par l’acte uniforme de Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA) relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d’intérêt économique.

Présidé par M. Barry Moussa Barqué, le Conseil d’Administration de Togo Invest est composé de sept membres :

Sir Sam JONAH (Ghana)

Claude PEYROT (France)

Alhaji Aliko DANGOTE (Nigeria)

Monsieur Thulani GCABASHE (Afrique du Sud)

Monsieur Barry Moussa BARQUE (Togo)

Monsieur Ignace CLOMEGAH (Togo)

Monsieur Seth Kokou GOZAN (Togo).

 

( Photo Aliko DANGOTE)

Joseph

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