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Changements climatiques: Que fait le Togo contre le phénomène?

 

Boko-totsoagni. Un matin d’avril 2015. Dans ce petit village situé à 12 km au nord- est de la ville de Vogan, chef-lieu de la préfecture de Vo, vivent 2000 âmes. La vie y est rythmée par les activités agricoles.

Les champs sont prêts depuis quelques semaines et attendent les semences. Mais les pluies se font toujours attendre. Les yeux rivés au ciel, les villageois scrutent les moindres signes de pluie à longueur de journée. Les cérémonies pour implorer  » Tsahoin », le Dieu de la pluie, sont terminées depuis belles lurettes…mais toujours rien.

Assis dans un divan devant sa case, le visage marqué d’inquiétude ,les yeux fixés à l’horizon, Togbui Toudji Innocent, chef du village, s’abandonne à la rêverie; il réfléchit au sort de ses sujets. Vont-ils subir le même sort que la saison dernière où les récoltes avaient été extrêmement maigres à cause des caprices du ciel? Se demandait-il.  » Que Dieu nous vienne en aide! « , lâche-t-il dans un soupir.

Les inquiétudes du chef traduisent la situation des habitants de ce village, rudement éprouvés par la baisse et l’irrégularité de la pluviométrie.

Les ressources en eau du village sont fortement affectées . Les puits sont à sec. Le forage situé au centre du village reste l’unique point d’eau autour duquel les attroupements et les disputes des femmes sont presque quotidiens.

Les crues du fleuve Boko dont le village tire son nom , ne sont qu’un lointain souvenir. La rivière devenue une minuscule mare peuplée de crapauds et de grenouilles , a vu son lit rétréci au fil dans années , par manque d’eau.

A Boko-totsoagni, les récoltes sont devenues maigres, contraignant la plupart des jeunes à fuir le milieu pour la ville. Il est loin le temps des grands greniers et de l’abondance.

Les fluctuations de la pluviométrie sont également à l’origine des perturbations du calendrier saisonnier ancestral qui rythme la vie agricole dans le village. Des cultures précoces ( le sombé, légume très prisé dans la préfecture de Vo; adatété, manioc précoce) et de fin de saison ( quelques variétés locales d’haricot comme kpoyidji, ayidjin…) sont abandonnées!

Comme Boko-totsoagni, tout le Togo est confronté à la dure et cruelle réalité des changements climatiques qui constitue un important défi pour le pays.

Selon les études réalisées dans le cadre de la Deuxième Communication Nationale du Togo sur les Changements Climatiques, entre 1961 et 2005, les températures annuelles ont connu une augmentation de 0,5°C à 1,1°C; la pluviométrie, quant à elle a diminué de 36,7 mm à 113,8 mm avec une baisse du nombre de jours de pluie de plus de 15 jours en moyenne. Cette situation s’accompagne de perturbations saisonnières traduites par de récurrentes inondations qui contrastent avec des périodes de sécheresse plus longues et plus prononcées. « Entre 1925 et 1992, le Togo a enregistré de nombreuses inondations qui ont causé des dégâts matériels et des pertes et en vies humaines. Depuis 2008, ce phénomène s’est amplifié « , explique M. André Johnson Ministre de l’Environnement et des Ressources forestières.   « L’érosion marine de la côte togolaise connaît quant à elle, une recrudescence due à l’élévation du niveau de la mer et avance à une vitesse de 5 à 12 mètres par an voire 15 dans certains secteurs « , ajoute-t-il.

 

L’Etat s’attaque au problème

Les dégâts occasionnés par les changements climatiques inquiètent le gouvernement qui a pris le problème à bras le corps, soutenu dans ses efforts par les partenaires techniques et financiers.

Les mesures prises par le Togo dans le cadre de lutte contre les changements climatiques se situent à deux niveaux: l’adaptation qui consiste à mettre en place des mesures pour pallier aux effets des changements climatiques; l’atténuation consistant à prendre des mesures en vue de réduire ou éviter les émissions de gaz à effet de serre ou pour absorber une quantité de ces gaz.

Les mesures d’adaptation

Beaucoup de pays en voie de développement dont le Togo, ont élaboré en 2009 un PANA ( Plan d’Action National pour l’Adaptation). En 2014, la GIZ ( organisme de coopération allemande) et le gouvernement togolais ont lancé le PNA ( Plan National d’Adaptation). Ces documents fixent les principaux défis pour le Togo. Les mesures préconisées sont relatives notamment aux catastrophes naturelles, à l’agriculture, aux inondations, à l’érosion côtière.

Pour relever ces défis , le gouvernement a élaboré plusieurs programmes et projets.

Le Projet d’Adaptation aux Changements Climatiques (ADAPT) lancé en 2013 vise la réduction de l’impact du changement climatique sur les producteurs agricoles ruraux et les ressources naturelles essentielles pour un soutien de la production agricole et de la sécurité alimentaire. les bénéfices socioéconomiques seront principalement perçus par les femmes et les jeunes qui représentent environ 50 à 60 % des petits producteurs vulnérables exploitant une superficie variant de 0,5 à 1 ha. Ce projet cible principalement les petits producteurs à savoir les femmes et les jeunes surtout les franges les plus vulnérables vivant avec une insécurité alimentaire chronique, y compris les femmes chefs de ménage, les jeunes et autres familles atteintes du SIDA.

Il s’articule autour de trois composantes  : l’intégration d’outils d’adaptation aux changements climatiques dans les systèmes de production agricoles ; l’adaptation des systèmes de production agricoles vulnérables aux impacts climatiques actuels et futurs ; et enfin l’information, l’éducation et la communication sur les changements climatiques.

L’adaptation de la production agricole aux changements climatiques est une composante du PADAT (Projet d’Appui au Développement Agricole au Togo), un des projets du PNIASA (Programme National d’Investissement Agricole et de Sécurité Alimentaire) qui vise l’amélioration de la sécurité alimentaire et des revenus des petits producteurs.

Dans la même dynamique, 50.000 producteurs de céréales ont bénéficié d’intrants agricoles et de semences améliorées dans le cadre du projet Quickstart .

En 2013 , le président Faure Gnassingbé a procédé au lancement du Projet de Développement Rural Intégré (PDRI) dans le Mô (Nord Togo) qui s’étale sur 6 ans. Ce projet permettra la capitalisation des potentialités agricoles en productions céréalières et de tubercules pour un développement durable de la plaine du fleuve Mô. Estimé à 15, 542 milliards de F CFA, le projet repose sur 5 composantes techniques : les études, le contrôle et la surveillance des travaux, la structuration des organisations villageoises, le développement durable de l’agriculture, le renforcement des infrastructures rurales ainsi que des mesures environnementales et sociales.

A terme, la mise en œuvre de ces différentes composantes permettra : la création et la redynamisation de 63 Comités Villageois de Développement (CVD); l’alphabétisation de la population de la plaine et en particulier de 450 femmes; l’élaboration et la mise en œuvre des Plans d’actions villageois dans 63 villages de la plaine, l’amélioration de la gestion foncière dans la zone de projet; l’émergence et le renforcement des capacités de 150 organisations professionnelles de base; l’application des itinéraires techniques de production par au moins 75% des producteurs agricoles; la création et la gestion de 3 Zones d’Aménagement Agricoles Planifiées (ZAAP) d’une superficie totale de 4.500 ha; l’amélioration de la commercialisation des productions agricoles et une augmentation de leur revenu d’au moins 20%; la réhabilitation et la construction de 212,7km de pistes rurales pour désenclaver la plaine; l’ouverture de la piste Fazao-Tassi pour l’accès de la plaine de Mô à partir de la Nationale N°1; la réalisation de 61 forages pour l’approvisionnement en eau potable; la construction de 14 cases de santé et l’électrification de 4 dispensaires avec l’énergie solaire; la construction de 34 bâtiments scolaires, 10 cantines et 3 centres communautaires.

Lancé en 2013, le projet de développement rural de la plaine de Djagblé ( préfecture du Zio) d’un coût global de 9 milliards de FCFA financé à 45 % par la Banque arabe pour le développement économique de l’Afrique (BADEA), 45 % par la Banque Islamique de Développement (BID) et 10 % par l’Etat togolais, couvre douze (12) villages bénéficiaires. Il s’agit de Djagblé, Lébé, Adjidomé, Akodessewa, Placomé, Ameliki, Abolavé et Adidomé).

Le projet vise les réalisations suivantes: l’aménagement de 340 ha de terres agricoles, 11km de réseau d’irrigation, 12,5 km de réseau de drainage, curage du lit du fleuve sur environ 5 km et construction de digues pour la protection du périmètre; l’acquisition de 6 motoculteurs, 3 décortiqueuses, 2 batteuses, 3 calibreuses, 3 vanneuses, 6 pulvérisateurs et la construction de 6 magasins de stockage et aires de séchage, 8 unités piscicoles; l’octroi de crédits intrants et micro-crédits pour des activités génératrices de revenus aux femmes riveraines et indemnisation des producteurs; la construction de 36 km de pistes rurales pour établir de nouveaux itinéraires de production, 4 écoles primaires, 1 mini-adduction d’eau potable, des abreuvoirs pour le cheptel et des centres de santé.

A ces deux projets s’ajoutent le Projet d’aménagement et réhabilitation des terres agricoles dans la zone de Mission-Tové (PARTAM); le Projet d’aménagement hydro agricole des terres de la basse vallée du Mono (PBVM).

Le Projet de gestion intégrée des catastrophes et des terres lancé en 2013 est financé par le FEM ( Fonds pour l’Environnement Mondial) . Ce projet multisectoriel est mis en œuvre par la Banque mondiale et le gouvernement du Togo et exécuté par le ministère togolais de l’Environnement et des Ressources forestières. Il est rattaché au Programme du Sahel et l’Afrique de l’Ouest en appui à l’Initiative «Grande muraille verte». Il a pour but d’étendre l’ utilisation des méthodes de gestion durable des sols dans des paysages ciblés et des zones vulnérables aux changements climatiques. L’objectif visé en matière de développement est de renforcer les capacités institutionnelles des organismes compétents à gérer le risque d’inondation et de dégradation des sols dans les zones rurales et urbaines ciblées.

En 2010, le gouvernement togolais a lancé le Programme national d’investissement pour l’environnement et les ressources naturelles (PNIERN) afin de réunir les ressources nécessaires au financement des priorités nationales. Le PNIERN intègre les plans et stratégies préexistants à un ensemble de sous-programmes portant notamment sur les aspects suivants: renforcement des capacités institutionnelles, juridiques, financières et techniques en matière de gestion durable de l’environnement et des ressources naturelles; appui à l’application et la diffusion en milieu rural des pratiques les plus probantes de gestion de l’environnement et des ressources naturelles; atténuation des effets du changement climatique par la gestion des catastrophes et la prévention des risques; élaboration et intégration d’un système d’acquisition/gestion des connaissances et de suivi/évaluation, et d’une stratégie de communication à l’appui de la gestion de l’environnement et des ressources naturelles. Le projet de gestion intégrée des catastrophes et des terres cadre parfaitement avec les objectifsdu

PNIERN et complète par ailleurs d’autres initiatives en cours comme le projet d’appui au secteur agricole (PASA), le projet de développement communautaire (PDC), le Programme de promotion de la productivité agricole en Afrique de l’Ouest (WAAPP) et le projet de restauration d’urgence de l’infrastructure et de l’énergie (EIREP-PURISE). Il marque une première étape dans la voie de la remise en état des services écosystémiques et de

l’atténuation des catastrophes naturelles, en particulier des inondations et des sécheresses. Il vise à appuyer le PNIERN par le biais des activités suivantes: renforcement des capacités institutionnelles de gestion durable de l’environnement et des ressources naturelles; application et généralisation des pratiques optimales de gestion de l’environnement et des ressources naturelles en milieu rural; atténuation des changements climatiques et des catastrophes.

 

 

En vue de prévenir les inondations à Lomé, le gouvernement a fait actualiser, en 2004 le Plan Directeur d’Assainissement (PDA), en vigueur depuis 1986, pour mieux drainer et maîtriser les différents bassins versants de la commune de Lomé. Ce PDA actualisé a fait des propositions d’aménagement de 24 bassins de rétention (BR) pour un volume total de 1,35 million de mètres cubes d’eau à stocker; de construction de canaux de différents types, dont 30 km de canaux primaires sous forme de conduites de gros diamètres, de dalots et de caniveaux à ciel ouvert. Le coût total des travaux prévus par le PDA, estimé à 150 milliards de FCFA, est échelonné sur 10 ans (2004-2015). Faute de moyens financiers en raison de la longue crise socio-économique qu’a connue le Togo, les travaux n’ont pas été exécutés conformément aux prévisions du PDA. Ainsi, avec l’exécution des grands travaux de voiries urbaines et d’aménagement de bassins de rétention (BR) munis de réseaux gravitaires et de stations de pompage, les apports en débits instantanés seront énormes et la capacité de rétention (volume tampon) du système lagunaire serait insuffisante pour contenir ces eaux pluviales, d’où la nécessité de mener des actions. Ces actions peuvent être subdivisées en opérations et travaux urgents et en actions à court et à moyen termes. En prévision aux inondations, le ministère de l’Equipement Rural chargé de l’Assainissement collectif ( ce département est rattaché à celui de l’agriculture dans le gouvernement Klassou) a organisé en 2014( comme chaque année) une réunion interministérielle en vue de statuer sur les actions de prévention des inondations avant l’arrivée des pluies. Suite à une tournée sur l’ensemble du système collectif des eaux pluviales de la ville de Lomé, il a été relevé les opérations et travaux urgents avant les grandes pluies. A ce titre, on peut citer : les ouvrages construits mais non opérationnels qui doivent être impérativement rendus fonctionnels avant l’arrivée des grandes pluies ; les ouvrages en construction qui doivent être suivis de façon minutieuse avec des dispositifs de secours pour évacuer les trop-pleins éventuels. Les travaux urgents portent sur : la dépression du triangle des rails (triangle de la mort) à Tokoin Dogbéavou ; le bassin de rétention de Tokoin Tamé (Université) ; la dépression de Togo 2000 ;  la station de relevage du lac Est ; la station de pompage d’AUBA ; l’émissaire en dalot du lac Ouest à Nyékonakpoè ; l’émissaire en double conduite de diamètre 1.200 mm du lac Ouest à Nyékonakpoè ; le grand canal d’équilibre ; la station de pompage de la dépression de Todman ; le bassin de rétention d’Atikoumé ;   le bassin de rétention de Takassi ; le bassin de rétention de Kagbara à Agbalépédovi ; le bassin de rétention de caméléon ; le bassin de rétention d’Avédji 1 non loin du carrefour Limousine ; Le bassin de rétention du Lycée d’Agoè, etc. L’ensemble de ces travaux urgents est estimé à cent quatre-vingt-dix-neuf millions cent quatre-vingt cinq mille (199.185.000) FCFA. Ce sont de petits travaux d’entretien et de maintenance des ouvrages d’assainissement. Au niveau des actions à court et moyen termes, le projet d’aménagement urbain II du Togo (PAUT II) en exécution permettra de :

– excaver et équiper le quatrième lac d’une superficie de 15 ha pour un volume de rétention de 300.000 mètre cubes ;

-construire un canal de décharge de 4.500 mètres linéaires ;

-construire plus de 60.000 mètres linéaires de divers réseaux de drainage dans les quartiers Kanyikopé, Akodesséwa Est (Kponou), Akodésséwa Ouest (Kpota), Baguida, Adamavo, Kagomé, Adakpamé.

 

En dehors de ces mesures urgentes ou à court et à moyen termes, le ministère de l’Equipement Rural, en vue de résoudre les problèmes d’assainissement collectif des eaux pluviales, projette de réactualiser le plan directeur d’assainissement de Lomé, élargi au « grand Lomé », c’est- à-dire, à tous les huit(8) cantons de la préfecture du Golfe. Cette étude permettra de disposer des dossiers techniques chiffrés pour les zones critiques du grand Lomé. Il faut noter que la construction du quatrième lac dans la zone de Kangnikopé permettra d’éviter les inondations dans les quartiers comme Ablogamé, Baguida, Avepozo, Bè- Kpota, Adakpamé, Kagomè, Kangnikopé etc.

 

Par ailleurs, le gouvernement a lancé il y a quelques semaines , une carte de vulnérabilité grâce à l’expertise des services techniques du ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat avec l’appui de la Banque mondiale. Cette carte se veut un instrument qui servira à mieux secourir les populations en cas d’inondations.

 

 

 

Les actions pour juguler l’érosion côtière sont de trois ordres: stratégique, opérationnel et juridique.

Au plan stratégique: en 2009 le PANA a mis en exergue la vulnérabilité de la zone côtière et proposé des actions urgentes d’adaptation. En juin 2011 le PNIERN a fait l’objet d’une table ronde des partenaires et son sous programme 3 a érigé le phénomène de l’érosion côtière au rang des priorités nationales arrimées à la SCAPE.

Sur le plan opérationnel, des actions de protection du littoral ont été menées avec la pause entre 1986 à 1989 des ouvrages de protection du wharf de Kpémé, de Goumou Kopé, de la mairie d’Aného et de la Cathédrale Saints Pierre et Paul, de l’hôtel Tropicana; la pause des ouvrages de protection du littoral d’Aného de 2009 à 2014, ouvrages réceptionnés en avril dernier. Ce projet s’inscrit dans le programme national de lutte contre l’érosion côtière qui comporte deux composantes: la réfection des berges de l’embouchure du Lac-Togo; la stabilisation du littoral entre Aného et Goumou Kopé. Le projet a permis de stabiliser 500 mètres des berges de l’embouchure du Lac-Togo; réfectionner et paver la rue de la mairie, longue de 350mètres; créer une aire de stationnement et de récréation; protéger 3.500 mètres de côte contre l’érosion marine par la construction de 9 épis; créer des conditions favorables à la pratique de la pêche; sécuriser 6 quartiers de la ville d’Aného contre l’érosion côtière. En termes de linéaire de côte, un récapitulatif des distances permet de savoir que le projet a protégé au total 4000mètres ou 4 kilomètres de côte soumise à l’érosion.

Au plan juridique, le gouvernement a pris deux arrêtés interministériels notamment l’arrêté interministériel n°031/MME/MERF /2011 du 05 mai 2011 portant interdiction du prélèvement du sable de mer sur tout le littoral du Togo, complété par l’arrêté interministériel n°002/MME/MERF/2013 du 15 janvier 2015 portant interdiction de prélèvement de gravier marin. Ces deux instruments juridiques viennent renforcer l’application du code minier et de la Loi-cadre sur l’environnement qui ont des dispositions qui interdisent ces genres de pratiques qui nuisent à l’environnement.

 

Les mesures d’atténuation

 

Au niveau du sous-secteur de l’électricité , les efforts son axés sur le développement des sources d’électricité propres. Le gouvernement qui souhaite développer sa production nationale notamment via le barrage hydroélectrique d’Adjarala: centrale de 147 MW pour le Togo et le Bénin; projet estimé à US$503 millions soit 237 milliards de Fcfa (1US$=473 FCFA, avec une contribution de la Banque Mondiale qui pourrait s’élever à 85 milliards de FCFA (décision mai 2014).

 

Parallèlement le Togo investit dans la recherche et le développement

des énergies renouvelables, notamment :

  • L’énergie éolienne à travers une concession de 22 ans accordée à Delta Wind Togo pour construire et exploiter une centrale éolienne ;
  • L’énergie solaire : des études de faisabilité sont en cours à Kara avec la Compagnie électrique du Bénin (CEB) et l’appui de l’UEMOA ;

.Les microcentrales hydroélectriques: une trentaine de sites inventoriés et valorisés sur les principaux fleuves.

 

  • La biomasse et l’utilisation des déchets organiques : des appels d’offres lancés pour des projets pilote de petites puissance sont en cours.

 

Pour la gestion des déchets , il est prévu , dans le cadre du Projet Eau et Assainissement au Togo- phase1 (PEAT-1), la mise ne place d’une filière ( collecte , valorisation et traitement des déchets à Atakpamé et Dapaong au profit de 150.000 bénéficiaires; l’aménagement d’un nouveau Centre d’Enfouissement Technique(CET) doté d’une plateforme de valorisation des déchets. Le lancement du PEAT-1 est prévu pour le deuxième semestre 2015.

 

 

En matière de protection de l’environnement et de gestion des ressources naturelles, les mesures de protection des forêts existantes ont contribué à réduire les dommages causés par les feux de brousse et d’amorcer la lutte contre le fort taux de déforestation

qui est de 4,5% /an. De 2009 à 2011, 8000 ha de forêts ont été reboisés et 15000 ha de plantations étatiques entretenus. Par ailleurs, il est constaté un ralentissement de l’envahissement des aires protégées. La superficie des forêts est estimée à 386000 ha en 2009 et représente seulement 7,1% des terres émergées contre 30% recommandés.

Le lancement en juillet 2015 du projet TCP/TOG/3502, intitulé « Appui à la formulation et à la mise en œuvre du Programme National de Reboisement au Togo » va certainement booster les efforts de reboisement au Togo. Financé à hauteur de 316 000 dollars américain, couvre la période de 2015 à 2017 et porte sur le renforcement du cadre de planification des activités de reboisement au Togo . . Il vise à conduire des études approfondies sur les contraintes et opportunités liées au développement du reboisement au plan national et permettra la formulation d’un Programme National de Reboisement (PNR) qui sera largement diffusé à travers tout le pays et présenté aux partenaires financiers du secteur. Les différentes études prévues dans le cadre de ce projet permettront de mieux comprendre et d’améliorer le cadre juridique et institutionnel de reboisement et de gestion des plantations ainsi qu’une maîtrise des aspects techniques liés à la sylviculture des essences à reboiser selon les zones agro-écologiques et les types de sol au Togo. L’objectif à terme , est de porter, d’ici 2030, le taux de couverture de 6,3% à 30%.

La création de la Société de Transport de Lomé ( SOTRAL) participe également aux efforts de lutte contre l’émission de gaz à effets de serre. A ce jour SOTRAL compte 95 bus, conçus selon les normes environnementales, qui font la rotation sur 10 lignes. Il est prévu dans les prochains jours l’ouverture de deux nouvelles lignes.

 

 

Le projet de Maîtrise de l’énergie mené au Togo est un projet de grande envergure relatif au changement climatique dont la mise en œuvre est assurée par la Banque mondiale et le gouvernement togolais et l’exécution par la Compagnie Énergie électrique du Togo (CEET). Il a pour objet d’élaborer des normes et des labels pour les ampoules électriques, et d’encourager une utilisation accrue des ampoules basse consommation auprès des ménages togolais par le biais d’un programme d’achat en gros.

Le projet est rattaché au Programme énergétique de l’Afrique de l’Ouest, qui vise à entreprendre des interventions et des projets concrets sur le terrain. Il mettra en évidence la viabilité technique et économique d’énergies renouvelables prometteuses, des technologies à haut rendement énergétique et des mesures de maîtrise de l’énergie.

 

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Les changements climatiques constituent un important défi pour le Togo. Ils réduisent la production alimentaire, fragilisant la sécurité alimentaire, affectent les ressources en eau, érodent la diversité biologique, détruisent les infrastructures, détériorent les conditions sanitaires, accélèrent la dégradation des terres, altérant ainsi de manière générale, les conditions de vie des populations.

Face au phénomène l’Etat a pris des mesures d’adaptation et d’atténuation à travers la mise en œuvre de programmes et projets visant à réduire les impacts et à soutenir et accompagner les populations.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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