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Évaluation des politiques publiques au Togo: la bataille pour la performance

Deux cent personnes, cadres de tous les départements ministériels, députés à l’Assemblée nationale, acteurs du secteur privé et de la société civile, universitaires, représentants des partenaires techniques et financiers, femmes, jeunes étudiants, journalistes, ont  participé à la semaine nationale de l’évaluation des politiques publiques et de gestion axée sur les résultats de développement au Togo, du 25 au 28 mars dernier. Ce fut un engouement inattendu autour de cet évènement inédit qui lance véritablement les activités du ministère en charge de l’évaluation des politiques publiques.

 

« Les Togolaises et Togolais ont envie d’être mis au courant des actions du gouvernement et surtout de la manière dont nous voulons évaluer l’impact de ces actions », avait déclaré le ministre de la prospective et de l’évaluation des politiques publiques, Prof. Kako NUBUKPO, à l’issue  des assises.    » Nous avons surtout compris qu’il y avait des attentes très fortes du public à trois niveaux : le premier niveau, c’est d’arriver à comprendre pourquoi dans une économie qui crée de la richesse, les problèmes sociaux sont aussi importants et comment via l’évaluation on pourrait répondre à ce défi de la demande sociale qui reste très important dans notre pays. Le deuxième enseignement, c’est de s’assurer de la sincérité, de la transparence et de la volonté de dire clairement les choses. De faire en sorte que les politiques publiques soient mises en œuvre au profit de l’intérêt général. Et le troisième enseignement, c’est la volonté qui a été manifestée à plusieurs reprises de l’institutionnalisation d’un dispositif permettant d’évaluer les évaluateurs »,  a expliqué Prof. NUBUKPO.

 

Ces assises avaient permis de lancer officiellement le processus d’élaboration de la  politique nationale de l’évaluation des politiques publiques au Togo.

 

Il ne s’agit pas d’une rencontre de plus, à en croire Prof. NUBUKPO : « ce qui garantira au citoyen lamda que nous n’avons pas fait un séminaire de plus, ce sont les résultats », a-t-il  estimé. «  C’est sur les résultats que nous serons jugés »,  a précisé le ministre  avant d’ajouter que ce sont  « toutes les Togolaises et tous les Togolais qui vont bientôt nous évaluer au mois de mars 2015 »

 

Un processus qui se veut continu et participatif

 

Le document de politique nationale d’évaluation des politiques publiques  sortira dans quelques mois. Ce sera le produit et bien avant, il faut poursuivre le processus. D’ ailleurs,  le processus  est aussi important que le produit. « Le processus d’élaboration de la politique nationale de l’évaluation des politiques publiques ne pourra réussir que s’il est éminemment continu et participatif » affirme Prof, . NUBUKPO. C’est la voie à suivre  si l’on veut créer ou renforcer la confiance. « Tant que nous ne nous faisons pas confiance, nous ne pouvons pas investir durablement en termes d’efforts afin d’obtenir ce que nous recherchons », a-t-il souligné.

 

Après les grandes assises de Lomé, le ministère en charge de l’évaluation des politiques publiques va suivre  une feuille de route qui le conduira dans les cinq régions du pays. L’objectif est d’avoir les aspirations des populations en matière d’évaluation, en vue de construire les indicateurs de performance et  faire comprendre à la base, les enjeux de l’évaluation des politiques publiques, et donc la redevabilité.

 

Évaluer  pour changer la vie  des populations

 

Les politiques sectorielles mises en œuvre par le gouvernement font leurs preuves. Jusque-là, on s’est simplement contenté de les suivre et de les contrôler. Mais difficile d’apprécier leur efficacité si elles ne sont pas évaluées. Or l’évaluation n’est ni un contrôle, ni un audit mais un accompagnement de l’ensemble des politiques publiques.

 

La  politique nationale de l’évaluation des politiques publiques devra permettre de rendre compte de ce qui se fait, de savoir si les objectifs assignés à ces politiques ont été atteints avec pertinence, et si ces politiques répondent à des besoins bien identifiés. Ce qui permettra d’allouer de façon optimale les ressources surtout que les  besoins sociaux sont de plus en plus importants, d’aider les pouvoirs publics à   abandonner les politiques non efficaces, et à approfondir celles qui le sont afin d’impacter positivement la vie des populations.

 

Évaluer pour faire émerger le Togo d’ici 2030.

 

L’avenir du Togo nécessite une vision à l’horizon. Le ministère de la prospective et de l’évaluation des politiques publiques, est l’institution à qui, le Président de la République a confié la mission d’explorer  toutes les pistes pour une vision du  Togo à l’horizon 2030 et d’en élaborer les indicateurs de performances. L’évaluation permet de s’organiser pour gérer au mieux les ressources afin d’atteindre les objectifs issus de la prospective. L’évaluation et la prospective vont donc ensemble parce que « la perspective permet d’avoir la vision des Togolais sur ce que devrait être leur avenir et l’évaluation permet d’atteindre cette vision au moindre coût »,  a expliqué le ministre NUBUKPO pour qui « le Chef de l’État a fait preuve d’une grande pertinence en reliant la prospective et l’évaluation des politiques publiques ».

 

 Rendre compte aux contribuables

 

Pour le ministre NUBUKPO, si la Banque mondiale  veut évaluer un projet, c’est  parce qu’il l’a financé. Alors, on comprend aisément que l ’État doit évaluer parce qu’il a financé et elle doit rendre compte à la population pour la simple raison que  l’État, c’est la population. Tous les Togolais ont le droit et le devoir de savoir la manière dont est géré l’argent public  parce qu’ils sont des contribuables.

 

Nous sommes sans doute  à la veille d’une révolution qui nous fera passer d’une logique de moyen à une logique de résultats.

 

(Photo: Professeur Kako NUBUKPO, ministre de la Prospective et de l’Evaluation des Politiques publiques)

 

 

 

 

 

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