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Infrastructure urbaine : De la nécessité de relever le défi de l’entretien !

 

Le vaste chantier de réhabilitation des infrastructures entrepris par le Gouvernement togolais depuis quelques années avec le soutient de ses partenaires force l’admiration et commence par changer le visage de nos villes et leurs agglomérations. Cependant, le hic est qu’il se pose un réel problème d’entretien qui dérive non seulement de l’insuffisance de moyens de la part des autorités, mais aussi et surtout de certaines pratiques inciviques voire anormales de certains usagers. Lesquelles pratiques qui risquent de compromettre le bon fonctionnement et la durabilité de ces infrastructures réalisées à coût de milliards.

Grillages déchirés, des ordures ménagères déversés ça et là voire des matières fécales, c’est le triste constat que l’on peut se faire au niveau du grand bassin de rétention d’eau pluviale non loin du centre CIFEX à Agbalépédogan à Lomé. Construit dans le cadre de la mise en œuvre du Projet de réhabilitation des Infrastructures et Services Electrique (PURISE), un projet financé par la Banque mondiale et le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM),  ce bassin est pourtant réalisé avec des collecteurs enterrés pour lutter contre les inondations dans ce quartier en évacuant le trop plein des eaux pluviales. Ces actes qui réduisent à néant, les efforts d’entretien de cet ouvrage par le comité de développement du quartier, n’est que la partie visible de l’iceberg de toutes les pratiques inciviques et anormales qui ne sont pas de nature à favoriser le bon fonctionnement et la durabilité des infrastructures urbaines pourtant destinées au bien-être de la population.

En effet, il n’est pas rare de remarquer des déchets plastiques, des épluchures de fruits et autres ordures qui jonchent la plupart des voies de la capitale Lomé. Egalement sur la plupart des routes nouvellement construites, des ordures sont déversées dans les caniveaux et aux abords des trottoirs. Une chose est sûr, ces ordures ne tombent pas du ciel mais dérive de l’incivilité de certaines personnes qui foulent aux pieds, les bonne manières d’hygiène et d’assainissement. Ces déchets viennent malheureusement salir et polluer le cadre de vie et provoquer des inondations et des maladies à cause de l’obstruction des caniveaux qui se bouchent pour devenir nauséabonds.

Sous un autre aspect, on est tenté de dire que  la protection des infrastructures routières n’est pas une préoccupation de certains usagers de la route. S’il est clair qu’à priori, rien ne peut se faire face à la densité sans cesse croissante du trafic que doit supporter les routes, il n’est cependant pas admissible que certains conducteurs  surtout des gros porteurs, excèdent les normes réglementaires du gabarit, en pratiquant des surcharges qui contribuent également à la dégradation des routes.

Il est connu de tous que fondamentalement, l’entretien des routes consiste à balayer très régulièrement la surface, veiller à ce qu’elles puissent garder leur bon état, curer les caniveaux et s’abstenir strictement d’y jeter ou déverser des ordures. Les trois  premiers volets concernent  les autorités, de même que la municipalité et ses démembrements. C’est à ces autorités que revient la charge de recruter un personnel pour le balayage des voies publiques. A en croire le Ministère de l’urbanisme, de l’habitat et du cadre de vie, c’est un total de  120 millions de F CFA qui est déboursé mensuellement  juste pour le balayage des rues de la ville de Lomé. Mais il faut cependant souligner à ce niveau que les municipalités manquent souvent de moyens techniques et financiers pour efficacement conduire ces travaux de salubrité publique et d’assainissement. Du côté du ministère des Infrastructures et des Transports, on signale que les taxes actuellement  collectées liées aux péages et autres droits d’assise sont insuffisantes pour couvrir les 40 milliards nécessaires chaque année pour l’entretien des infrastructures routières au Togo. Il est donc nécessaire que des efforts supplémentaires se fassent du côté des autorités en termes de mobilisation des ressources pour l’entretien des infrastructures.

Cependant, il doit être claire pour tous que les centres urbains ne seront jamais propres ni assainis si les populations elles-mêmes n’y mettent pas du sien. Les caniveaux qui sont en faite des moyens de canalisation des eaux de pluies, ne doivent en aucun cas se transformer en dépotoirs. Une prise de conscience quant au bon usage des infrastructures s’avère donc  nécessaire et des initiatives à l’image des opérations « ville propre » sont à encourager afin que les populations  puissent jouer leur partition pour rendre l’environnement plus propre et plus vivable. Il y va de l’intérêt de tous car  en investissant dans le secteur des infrastructures urbaines, le Gouvernement s’inscrit naturellement dans une vision pour le pays,  celle d’atteindre l’émergence économique d’ici 2030.

David SOKLOU

(Photo : Un caniveau bouché à Agoè Nyivé dans la banlieue nord de Lomé)

 

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