La communauté internationale va célébrer vendredi 12 août 2022, la Journée internationale de la jeunesse (JIJ). Instituée depuis 1999 par l’Assemblée Générale des Nations Unies, la commémoration de la JIJ permet d’attirer l’attention sur les problèmes de la jeunesse et de célébrer le potentiel des jeunes en tant que partenaires de la société.
Au Togo, le ministère du développement à la base, de la jeunesse et de l’emploi des jeunes en collaboration avec le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) organise dans le cadre de cette journée, une série d’activités : remise de chèques aux associations ayant présenté les meilleurs projets à l’issue du concours d’appels à projets, remise de kits d’outillage aux jeunes artisans diplômés des Centres d’initiation professionnelle (CIP) et des Centres ruraux d’activités socio-éducatives (CRASE).
En prélude à l’événement, nous sommes allés à la rencontre de trois jeunes ayant bénéficié d’appuis du gouvernement à travers le ministère chargé de la jeunesse.
La trentaine, Kévin Ossah ( photo à la une) est le directeur exécutif de l’Organisation des jeunes engagés pour le développement durable (OJEDD). Créée en mai 2017, cette organisation met l’environnement au cœur des sujets de développement. En 2020, elle a reçu un appui du ministère chargé de la jeunesse, à hauteur de 500.000FCFA, à l’issue du concours annuel d’appel à projets. « C’était avec plaisir que nous avons reçu cet appui. C’était la première fois qu’on recevait un financement extérieur », se félicite-t-il. Injecté dans un projet de renforcement de l’engagement à l’action climatique à travers l’agro écologie et les techniques innovantes de l’agriculture durable à Agou –Nyogbo, ce financement a eu selon, Kévin Ossah, un impact inestimable. « Nous avons formé des jeunes sur des innovations agricoles, notamment sur les techniques de compostage, de paillage … et des techniques d’agro-écologie pour améliorer les rendements et aussi assurer la fertilité des terres. Ce sont des jeunes qui pratiquent l’agriculture mais qui étaient un peu désœuvrés parce qu’ils n’arrivaient pas à avoir de bons rendements. Nous leur avons permis aussi dans le cadre de ce projet de se mettre en coopératives », souligne le directeur exécutif d’OJEDD.
(Agbédanou Ama Séfako)
Diplômée en couture d’un CIP, Agbédanou Ama Séfako a ouvert son atelier dans un quartier de Lomé, grâce à ses deux machines à coudre gracieusement reçues du ministère chargé de la jeunesse. Après des débuts difficiles, la jeune fille, aujourd’hui, s’en sort bien : « J’arrive à épargner en moyenne 15.000F par mois. Je paye le loyer et l’électricité de mon atelier », se réjouit la jeune coutrière. Son rêve, c’est d’agrandir son atelier en acquérant d’autres machines et en louant une pièce plus grande. « Un sincère merci au ministère (ndlr : ministère chargé de la jeunesse) et à la direction des jeunes », lâche-t-elle.
(M’Belou Sadath)
Depuis quelques années, il vit pleinement sa passion, la pâtisserie, et ceci grâce aux formations organisées par le ministère chargé de la jeunesse dans les centres aérés des vacances. Lui, c’est M’Belou Sadath, étudiant en comptabilité. « J’ai commencé à suivre cette formation en 2014 en art culinaire et pâtisserie. Vu mon dévouement, la formatrice m’a permis de poursuivre la formation dans son atelier », raconte-t-il.
Ce métier appris, presque en s’amusant, est aujourd’hui devenu le gagne-pain du jeune étudiant qui petit à petit se fraye un chemin dans ce domaine. « Cette formation m’aide à gagner mon pain quotidien. Dès que ma patronne a des commandes, elle me fait appel et nous travaillons ensemble.
Avec elle, j’ai tissé beaucoup de relations. Parfois, je reçois moi-même des commandes », explique –t-il.
Ces connaissances, Sadath ne compte pas les garder pour lui seul. D’autres jeunes bénéficient déjà de son savoir-faire à travers les cours théoriques et pratiques qu’il donne périodiquement.
Les centres aérés sont organisés dans le cadre du programme Vacances utiles et citoyennes (VUC) qui vise à promouvoir l’excellence et à offrir aux jeunes des espaces de distraction, d’éducation et d’apprentissage pour occuper utilement leur temps de vacances. Entre 2014 et 2019, au total 4050 jeunes ont été formés en pâtisserie, cosmétique, décoration, fabrication de savon liquide… à Lomé et à l’intérieur du pays.
Par ailleurs, 104 associations de jeunes ont été financées à travers le concours d’appel à projets entre 2015 et 2022. Au cours de la même période, 335 jeunes artisans en fin de formation ont reçu des kits d’outillage pour leur insertion professionnelle.