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Le « Farmer Business School », une approche innovante pour la professionnalisation de l’agriculture togolaise

 

Cela fait déjà un an que les autorités togolaises sont en train de mettre en place, avec le soutien de l’agence de coopération allemande GIZ à travers le projet ProDRA ( Programme pour le Développement Rural y compris l’Agriculture), une nouvelle approche pour une professionnalisation de l’agriculture togolaise. Il s’agit de l’Ecole d’Entrepreneuriat Agricole ou le « Farmer Business School (FBS) » qui s’élabore principalement dans la filière café en vue de soutenir les producteurs dans le développement de leurs capacités et la promotion d’exploitations agricoles modernes dans le pays.

L’approche de l’Ecole d’Entrepreneuriat Agricole en cours d’installation au Togo , a vu le jour au Ghana. Elle est également mise en œuvre au Nigeria, en Côte d’Ivoire et au Cameroun, dans les zones cacaoyères. Depuis 2010, dans ces pays, plus de 145 000 agriculteurs (25 % de femmes) ont bénéficié de formations qui ont eu des impacts sur les rendements et revenus, ceci avec le soutien du Ministère de la Coopération Economique et du Développement de l’Allemagne.

C’est suite aux résultats très encourageants dans l’évaluation de cette approche que les principaux acteurs du développement agricole au Togo ont décidé de l’expérimentation de cette approche à l’endroit des producteurs, selon les standards de qualité.

L’Ecole d’Entrepreneuriat Agricole présente en effet de nombreux avantages dans la mesure où ses enseignements renforcent les actions du producteur agricole en qualité d’entrepreneur. L’entrepreneur, non seulement valorise les technologies et opportunités de marchés pour plus de revenus, mais aussi planifie et ajuste sa production en vue d’assurer la sécurité alimentaire de la famille. Cette qualité lui offre également la possibilité de cibler les décisions et investissements, de mieux gérer ses moyens financiers et crédits et de pouvoir mener des négociations professionnelles avec les acheteurs, les fournisseurs d’intrants, les institutions financières et autres propriétaires de terres.

« L’approche FBS est un outil en même temps d’éveil de conscience pour les bénéficiaires finaux que sont les producteurs, et aussi un outil de mise en œuvre de bonnes pratiques . Vous n’êtes pas sans savoir que nos parents, depuis des milliers d’années, ont travaillé dans l’agriculture, mais sont toujours restés pauvres(…) . Donc aujourd’hui, cet outil vient pour aider les agriculteurs à améliorer l’économie à travers l’exploitation familiale », explique M. AYEMOU Kouamé Firmin, Agro-zootechnicien et expert ivoirien en Entrepreneuriat Agricole rencontré le 08 août dernier à Kpalimé lors d’une session de recyclage des agents de l’ICAT et du FUPROCAT ( Fédération des Unions de Groupements des Producteurs de Café et Cacao au Togo).

A en croire M. AYEMOU Kouamé, l’Ecole d’Entrepreneuriat Agricole ou le « Farmer Business School (FBS) » est une école qui se fonde sur au total douze (12) modules à savoir : faire de l’argent avec l’agriculture, connaître les unités pour connaître ses ressources, gérer son exploitation agricole pour assez de nourriture; sorties et entrées d’argent : savoir si vous faites de bonnes affaires, les décisions pour faire de bonnes affaires, la diversification des productions agricoles pour plus de revenus sur toute l’année, mieux gérer son argent tout au long de l’année, comment obtenir de bons services financiers, plus de revenus avec le café de qualité, les bénéfices des membres dans les organisations professionnelles agricoles; gagner plus d’argent : receper et investir dans la replantation de caféiers et enfin devenir entrepreneur dans la pratique. Cette école enseigne aussi comment vivre positivement avec le VIH en milieu rural.

« Je trouve que le FBS est un outil très dynamique qui va permettre à nos producteurs de prendre des décisions sur les activités agricoles qu’ils mènent chaque jour. Le FBS va leur permettre de calculer les coûts de leurs productions au jour le jour ; car aujourd’hui, le constat est que les producteurs n’arrivent pas à vendre les produits à un prix qui va leur permettre de dégager un bénéfice, ce qui fait qu’ils sont tout le temps dans une situation de pauvreté. Donc maintenant avec le FBS, on arrive à leur montrer comment calculer les marges, le coût de production, ce qui va leur permettre de vendre les productions à un prix plus rémunérateur », souligne M. Koussiakou, Conseiller technique du FUPROCAT(Fédération des Unions de Groupements des Producteurs de Café et Cacao au Togo) à Kpalimé.

«Cette approche nous permet d’amener les producteurs à planifier les activités et à prévoir les moyens à mobiliser pour ces activités , ce qui leur permettra de facilement développer les activités agricoles prévues », note pour sa part, M. Batocfétou Madjoulba, agent technique à l’ICAT/UTCC (Unité Technique Café Cacao) à Kpalimé. Ce dernier ajoute que pour eux autres techniciens agricoles, cette approche leur permet d’améliorer leurs interventions aux côtés des producteurs agricoles.

Dans le cadre de la mise en œuvre de cette approche, vingt (20) techniciens agronomes de l’Institut de Conseil et d’Appui Technique (ICAT) et du FUPROCAT à prendre part à un atelier de recyclage des formateurs sur le FBS du 04 au 08 août dernier à l’Hôtel CRISTAL à Kpalimé. Après ce recyclage, les participants, pourront mieux développer l’outil auprès des producteurs et surtout faire une planification des activités à mener jusqu’à la fin de cette année 2014 et également pour 2015. A la fin de cet atelier de Kpalimé qui a été une sorte d’échanges d’expériences de terrain après une année de démarrage de cet outil, les participants sont parvenus à une planification de la suite des formations et ont aussi formulé des recommandations et un plan de formation pour 2015. « Je peux dire qu’après les activités de cet atelier de recyclage sur des thèmes bien ciblés, nous osons croire que les attentes des uns et des autres sont bien comblées à travers les réponses satisfaisantes données aux difficultés relevées », a indiqué le Directeur de l’UTCC, M. AYITA à la fin des travaux qui ont connu la présence du Dr. Paul-Mathias BRAUN, conseiller technique au ProDRA.

David SOKLOU

 

 

 

 

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