Search
Close this search box.
Search
Close this search box.

Le gouvernement veut révolutionner le secteur agricole à travers le financement des banques

Organisée mardi 17 avril dernier au Palais de la Présidence de la République, une rencontre de haut niveau a réuni des membres  du gouvernement , notamment le ministre en charge du Développement à la Base, Mme Victoire Tomégah-Dogbé et celui  en charge de l’Agriculture, le Colonel Ouro-Koura Agadazi,  l’autorité monétaire BCEAO , le Représentant résident de la Banque Africaine  de Développement (BAD) au Togo,  et d’autres partenaires  techniques et financiers  tels que le Groupe de la Banque mondiale, l’Agence Française de Développement (AFD) , les banques sous régionales de développement ( BOAD, BIDC) et les dirigeants  des banques commerciales et institutions de garantie de la place. C’est une rencontre stratégique d’échange qui veut susciter l’intérêt  des dirigeants  des banques et autres intermédiaires financiers, pour le financement de l’agriculture, premier contributeur  du PIB au Togo.

En clair, il s’agit pour  l’Etat togolais  de marquer sa volonté et sa détermination  de créer les conditions favorables pour promouvoir l’investissement dans le secteur agricole  et le financement des PME agricoles afin que le secteur puisse réaliser pleinement son potentiel : créer de la valeur ajoutée, sécuriser l’alimentation  de la population, lutter contre la pauvreté et créer des emplois pour les jeunes notamment à travers le Projet d’Appui à l’Employabilité  et à l’Insertion des Jeunes dans les Secteurs Porteurs ( PAIEJ-SP). Piloté par le ministère  chargé du Développement à la  Base, ce projet  financé par la BAD  cible le secteur agricole et se met en œuvre à travers l’approche chaîne de valeur agricole et le développement des clusters agro-industriels sur le plan national.

Au Togo, l’agriculture représente 51,8% du PIB (2013) ; elle concentre 70% de la population active (dont 56% de femmes) et attire de nombreux jeunes (68,9%). Le secteur présente plusieurs  atouts entre autres : la disponibilité en terres arables  (3,4 millions d’ha dont 45% cultivées), une diversité de zones agro-écologiques, un potentiel de terres irrigables.   Le secteur est le plus grand pourvoyeur d’emplois au Togo et se place en tête des secteurs porteurs. Cependant, selon le rapport BCEAO, mars 2012-Forum national, l’agriculture    reçoit moins de 1% des concours du secteur financier à l’économie.  De 2002 à 2011, les investissements dans les secteurs  (agriculture, élevage, pêche et forêts) ont atteint 5,7% du budget national, puis 8,2% et 9,8% en 2007 et 2008.

Ce que l’Etat attend des banques

Pour le ministre en charge  du Développement à la Base, l’agriculture étant l’un des  secteurs vitaux de l’économie togolaise, il est aisé d’imaginer la transformation  économique qui pourrait intervenir grâce à un changement de modèle économique de ce secteur. «  Nous devons viser la révolution dans ce secteur pour réaliser notre développement », a-t-elle insisté      .

Cette révolution que le ministre appelle de ses vœux passe nécessairement par un changement de regard  sur le secteur agricole  «  Notre ambition  est relativement  simple. Vous amener à considérer le secteur agricole comme un  secteur prioritaire à financer  en intégrant naturellement  les moyens  que vous avez de connaître et atténuer les risques », a-t-elle martelé.

Afin d’expérimenter cette nouvelle dynamique, explique Mme Tomégah-Dogbé, le gouvernement a initié le PAIEJ-SP ,  visant à  soutenir l’émergence d’une nouvelle agriculture portée et entretenue par des entrepreneurs agricoles définitivement résolus à faire du secteur une activité professionnelle, créatrice de valeur ajoutée et de profits .

«Je voudrais dire que  l’enjeu est non pas de savoir si le  secteur financier peut accompagner le PAIEJ-SP mais comment cet accompagnement doit se faire », a-t-elle conclu.

L’idée plaît aux  banques …

Financer l’agriculture, l’idée plaît bien aux banques mais face aux risques évidents  que présente ce secteur, elles  proposent  notamment  la  structuration du secteur , la  centralisation et partage d’informations sur le secteur, une formation spécifique du personnel  des  banques sur le secteur, l’implication des institutions de microfinance … Elles ont particulièrement insisté sur l’approche  chaîne de valeur  qui pourrait  faciliter le financement. « La révolution du secteur part de cette notion de chaîne de valeur », a souligné M. Serges-Marie N’Guessan, Représentant-résident de la BAD au Togo.  « Il faut qu’on sorte de la conception classique  que nous avons de ce secteur ; qu’on prenne le risque de trouver des mécanismes de financement du secteur », a-t-il dit.

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *