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Le groupe Bolloré réorganise sa branche transport et logistique, poids-lourd de son chiffre d’affaires

La nouvelle entité, Bolloré Transport & Logistics, est née de la fusion de trois filiales : Bolloré Logistics, Bolloré Africa Logistics et Bolloré Energie. Elle ambitionne d’entrer d’ici 2025 dans le top 5 mondial de la logistique.

Le moins qu’on puisse dire de la famille Bolloré, c’est qu’elle a de la suite dans les idées. Ancien dirigeant des branches énergie (2 200 personnes), logistique (11 000 salariés) puis de Bolloré Africa Logistics (24 000 salariés), Cyrille Bolloré préside désormais Bolloré Transport & Logistics, née de la fusion des trois filiales. La branche sur laquelle il s’assoit cette année réalise 80 % du chiffre d’affaires et rassemble 36 000 des 55 000 salariés du groupe. Le résultat opérationnel cumulé de ces activités est en croissance continue depuis dix ans, période sur laquelle il a plus que triplé.

Une filiale, quatre métiers

Bolloré Transport & Logistics est divisé en quatre business units « métiers ».

Bolloré Ports et ses 21 concessions portuaires (et 25 ports secs) dans le monde emploient 10 000 personnes dont 500 en France. Parmi les derniers appels d’offres remportés, des concessions d’opérateur pour le port camerounais en eaux profondes de Kribi, en joint-venture avec CMA-CGM et la China Harbour Engineering Company qui le construit, et celui de Monrovia au Liberia.

Un de ses plus grands projets, à plus d’un milliard d’euros, se trouve au Ghana, à Tema. A Dili au Timor oriental, le groupe construit totalement un port en trois ans et demi. Bolloré Ports s’intéresse encore à Mombasa, Berbera et aux deux îles principales du Cap Vert.

Bolloré Logistics est celle des quatre unités métier qui emploie le plus de personnels, avec 21 000 salariés dont 10 000 en Afrique. Elle comprend entre autres Saga et SDV, qui achètent des capacités de fret maritime (844 000 EVP) et aérien (580 000 tonnes) aux compagnies, qu’elles revendent au détail tant à des PME qu’à des grands groupes ou des Etats, ainsi que des infrastructures de stockage (1,6 million de m2). Elle est leader en France et en Afrique sur le fret hors express. Parmi ses secteurs porteurs de croissance, on retrouve le luxe, l’aéronautique – elle convoie par exemple plus de 300 000 références de pièces détachées d’EADS – et l’industrie pharmaceutique, un client exigeant en termes de flux et de conditions de stockage (date de péremption, température, etc).

Elle s’appuie pour cela sur des plates-formes de stockage dont les principales sont situées à Singapour (pour éclatement en Asie), Dunkerque (avec des entrepôts réfrigérés pour les produits pharmaceutiques et médicaux) et Roissy (un investissement de 40 millions d’euros qui sera inauguré en mai). L’autre objectif fixé à la branche est un renforcement des flux trans-Pacifique et de sa présence aux Etats-Unis. Elle surveille pour cela un certain nombre d’opportunités de croissance externe.

Bolloré Railways détient pour l’instant trois concessions ferroviaires (fret et passagers) en Afrique.  « Le transport de passagers n’est clairement pas ce qui rapporte mais nous avons des engagements avec les Etats, que nous respectons. Nous travaillons dans des régions où les routes sont particulièrement dangereuses », reconnaît Cyrille Bolloré.

Sitarail pour la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso doit être connectée via le Niger dans le cadre de la boucle ferroviaire ouest-africaine à Bénirail au Bénin et au Togo. « Au Bénin, une décision de justice nous a forcé à arrêter les travaux, mais personne ne pourra le faire à notre place car nous avons signé avec l’Etat une concession qui nous donne la priorité sur tous les droits antérieurs », affirme Gilles Alix, le directeur général du groupe.

Au Togo, le projet lancé en 2014 avance. De nouveaux rails sont posés. Le renouveau ferroviaire est entamé.

Et la ligne de Camrail, opérée au Cameroun depuis 1999 après la privatisation de la Regifercam, sera prolongée jusqu’au port de Kribi « avec un démarrage des travaux sous 6 à 12 mois si l’Etat nous les confie » et peut-être jusqu’à Ndjamena au Tchad, lorsque les deux Etats auront réussi à se mettre d’accord sur le tracé. La branche emploie 4 000 salariés.

Bolloré Energy est à la fois la moins connue et la plus française – avec 1000 salariés en Europe – des quatre branches. Elle est pourtant en tête des livraisons de fioul domestique en France. Acteur du transport et du stockage massif de produits pétroliers, elle exploite les 627 km de l’oléoduc de la Société Française Donges-Metz (SFDM) qui convoie le pétrole raffiné à la vitesse de 5 km/h entre Donges et Saint-Baussant près de Châlons-en-Champagne.

« Notre ambition pour 2025 est d’être dans le top 5 mondial de la logistique », affirme Cyrille Bolloré, qui co-pilote également les opérations financières du groupe. A ses côtés, Gilles Alix veille. Le directeur général du groupe, entré chez Bolloré en 1987, est également celui de la nouvelle filiale. De formation financière, ce fidèle d’entre les fidèles a présidé aux destinées de Saga et de Delmas jusqu’à la mise en vente du seul maillon de la chaîne transport-logistique que le groupe a choisi de ne pas conserver : le transport maritime.

Myrtille Delamarche

Source : http://www.usinenouvelle.com/article/le-groupe-bollore-reorganise-sa-branche-transport-et-logistique-poids-lourd-de-son-chiffre-d-affaires.N386039

(Photo: Cyrille Bolloré, Président de Bolloré Transports & Logistics )

 

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