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Me Christine EKOUE-KOUVAHEY : « Nous voulons aider nos sœurs à défendre leurs droits »

 

En matière de conflit lié à l’autorité parentale, la charge liée à la protection des intérêts de l’enfant est un problème majeur qui se pose avec acuité, en cas de désaccord entre les parents mariés.

Les juges pour gérer ce genre de litige, recourent à l’article 159 du code de l’enfant et 253 du code des personnes et de la famille, conformément à leur qualité de juge des enfants ou des affaires matrimoniales.

‘Mais quel que soit la nature du juge, la décision rendue est sans recours devant la cour d’appel; une situation qui embarrasse la plupart des temps le parent qui perd le procès’.

Tels sont les propos de Me EKOUE-KOUVAHEY Christine, avocate et ancien bâtonnier de l’ordre des avocats du Togo, lors de la célébration en différé le week-end dernier, de la journée internationale de la femme (08 mars).

‘La rencontre était une occasion pour les femmes praticiennes de droit, de plancher sur la situation de leurs sœurs dont les droits sont bafoués’, explique-t-elle dans l’entretien qui suit :

Manationtogo.com : En ce mois de la célébration de la femme, quel sens revêt le soutien des praticiennes de droit, aux côtés de leurs sœurs méprisées ?

Me EKOUE-KOUVAHEY Christine : Dans le cadre de la célébration de la journée internationale de la femme, nous juristes praticiennes du droit (avocates, notaires, magistrates, huissiers, greffiers) avons l’intention de rappeler qu’il existe beaucoup de nos sœurs qui sont discriminées, violentées, et violées. Alors on voudrait se tenir debout à leurs cotés pour les informer sur leurs droits et leurs obligations, et en même temps les aider à défendre leurs droits.

Manationtogo.com : Vous praticiennes du droit, vous n’êtes pas sans savoir que des problèmes naissent parfois dans des foyers conjugaux, et qui sont liés à l’autorité parentale surtout en cas de désaccord entre les parents mariés. Y-a-t-il des moyens juridiques auxquels vous recourez pour gérer ce genre de situation ?

Me EKOUE-KOUVAHEY Christine : Evidemment ; la femme étant mère, elle exerce elle-aussi à côté de son mari l’autorité parentale. Lorsqu’il existe des conflits qui l’opposent à son mari, ou à son compagnon, elle recourt aux juges. Qu’elle ait recours au juge des enfants ou au juge chargé des affaires matrimoniales, ces deux juges ne peuvent prendre leurs décisions qu’en s’appuyant sur des textes. Le juge de l’enfant s’appuie sur l’article 159 du code de l’enfant, et le juge des affaires matrimoniales s’appuie sur l’article 253 du code des personnes et de la famille. Mais ces deux textes posent un tout petit problème dans la mesure où dès que le juge aura rendu sa décision dans l’intérêt supérieur de l’enfant, l’autre partie qui perd le procès ne pourrait pas faire un recours devant la cour d’appel. Alors, pour les praticiennes du droit que nous sommes, nous sommes un peu frustrés parce que dès que le juge aura rendu sa décision, celle-ci n’a pas de recours qu’elle soit bonne ou mauvaise.

Manationtogo.com : le verdict dans ce cas, n’est souvent pas satisfaisant

Me EKOUE-KOUVAHEY Christine : Bien sûr ; on n’a d’ailleurs pas de choix puisque comme dit tantôt, la décision du juge est sans recours. Mais nous espérons qu’à l’avenir, les juges s’entoureront d’experts en la matière (tels des assistants sociaux, des médecins) pour pouvoir rendre leurs décisions de manière à ce qu’ils puissent être acceptables aussi bien pour le père que pour la mère.

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