Rassembler les auteurs togolais et africains, le temps d’une soirée, pour des échanges et réflexions sur la littérature, c’est le défi que s’est lancé la maison d’édition ‘’Awoudy‘’ depuis 2015, à travers une initiative pour le moins originale : ‘’ la nuit des auteurs’’. Cette année encore, plusieurs dizaines d’auteurs, d’éditeurs, de critiques, de libraires et d’universitaires, ont répondu à ce rendez-vous, tenu le 08 novembre 2018 au restaurant ‘’ Le Tablier ‘’, à Lomé.
Grande nouveauté cette année, des auteurs venus du Bénin (invité d’honneur), de la Côte d’Ivoire, du Burkina-Faso, du Cameroun et du Niger ont honoré l’événement de leur présence.
« La nuit des auteurs a commencé en 2015. Nous avons pris comme prétexte la journée internationale de l’écrivain africain célébrée le 07 novembre. On s’était rendu compte également qu’il n’y avait pas un événement national qui rassemble tous les auteurs… Donc on s’était dit que ce serait bien de prendre cette date pour faire une journée de rencontre », a expliqué le Directeur des Editions ‘’ Awoudy’’, Mawussé Héka, qui s’est dit honoré par la présence d’auteurs étrangers.
C’est aussi le sentiment de Djhamidi Bond, écrivaine camerounaise. Cette rencontre, selon elle, est une occasion de découverte fort enrichissante, et de prise de conscience des défis à relever. « C’est un très grand honneur de me retrouver ici ce soir pour la nuit des auteurs. C’est une expérience particulière parce que je découvre beaucoup d’auteurs et je me rends compte de la lourde tâche qui nous incombe. On a conscience du chemin à faire. Beaucoup a été fait et beaucoup reste à faire. La rencontre avec les auteurs étrangers est très belle, elle se passe très bien ; des collaborations sont en vue, de multiples rencontres sont en train d’être organisées. C’est enrichissant. La littérature africaine a de beaux jours devant elle », a –t-elle indiqué.
Invité d’honneur de cette 4ème édition, Théo Ananisso, écrivain togolais vivant en France, pense déjà à transmettre sa riche expérience à la jeune génération, notamment à travers des ateliers d’écriture. « J’aimerais travailler avec les jeunes, les moins jeunes, les gens qui souhaitent écrire. Quand on a beaucoup d’années d’écriture, on a une certaine expérience … Les ateliers d’écriture sont des occasions pour pouvoir transmettre quelque chose », a-t-il souligné.
Entre autres réflexions émises au cours de la rencontre, la mise en place d’un système de réseautage d’échanges d’ouvrages. Ce qui devrait permettre d’alimenter, selon Mawussé Héka, un circuit de distribution inter-Etats des livres.
Ce dernier s’est félicité par ailleurs de la bonne santé de la littérature togolaise, laquelle, selon lui, est de nos jours, très féconde. « A ce jour, la littérature togolaise est en pleine floraison. Nous sommes à près de 50 à 60 publications par an. Je crois qu’on n’a jamais eu autant de publications non seulement en quantité mais également il y a de très bons textes et nous sommes ravis que depuis trois ans déjà, on retrouve des sujets d’examen au Probatoire et au BAC qui portent sur des textes d’auteurs togolais. C’est dire que la littérature togolaise est dans ses beaux jours », s’est-il félicité.
(Photo : Mawussé Héka, directeur des Editions ‘’Awoudy’’, s’exprimant à l’ouverture de la rencontre)