Selon les données de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS), il a été enregistré au Togo en 2013, 2014 et 2015, respectivement 1675, 1210 et 1502 cas d’accidents de travail et de maladies professionnelles, c’est le triste bilan dressé hier vendredi par le Directeur de Cabinet du ministère en charge du Travail. C’était à l’occasion du lancement officiel des activités du mois de la prévention des risques professionnels et ceci dans le cadre de la 20è édition de la journée africaine de la prévention qui sera célébrée le 30 avril prochain.
» Ces chiffres bien qu’élevés , ne reflètent qu’en partie le drame sur les lieux du travail, puisqu’ils ne tiennent pas compte du secteur informel qui emploie 60% de la population active » , précise le Directeur de cabinet.
Visiblement la situation est alarmante et inquiète au plus haut point le gouvernement qui, entre autres actions , notamment les descentes régulières des inspecteurs de travail sur le terrain, a pris un décret instituant les Comités de Sécurité et Santé au Travail (CSST).
Composé du chef de l’entreprise ou de son représentant, de l’ingénieur de sécurité, des représentants du personnel, du médecin de l’entreprise et du conseiller social de l’entreprise, le CSST est chargé d’identifier les risques dans l’entreprise, de faire appliquer les dispositions législatives et réglementaires et les consignes de sécurité et santé au travail.
Ainsi dans le cadre des activités du mois de la prévention, un comité composé des acteurs de la Direction Générale du Travail (DGT) , de la Direction Générale de la Protection Sociale ( DGPS) et de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) organise une tournée dans les entreprises installées à Lomé et à l’intérieur en vue de procéder à: l’évaluation des CSST) ; la sensibilisation des travailleurs sur la prévention des accidents de la circulation dans les entreprises ayant enregistré beaucoup d’accidents de trajet au cours des trois dernières années à Lomé et dans les agences de la CNSS; l’identification et la sensibilisation des entreprises n’ayant pas créé de CSST.
L’évaluation des CSST consistera en une compétition entre 37 CSST retenus . Un questionnaire leur sera envoyé par le comité susmentionné pour un délai de 2 semaines. « Une fois les réponses retournées à la CNSS une visite des lieux sera faite dans les entreprises en lice. A l’issue de cette visite , le comité procédera à la notation et au classement afin de dégager les meilleurs CSST » , explique le Directeur de la CNSS.
La sensibilisation des travailleurs quant à elle, vise à faire prendre davantage conscience aux travailleurs de la nécessité de respecter le code de la route et surtout de conduire de façon responsable.
Enfin, l’identification et la sensibilisation des entreprises n’ayant pas créé de CSST porte d’une part, sur les risques liés à l’absence de CSST et les sanctions qu’elles encourent , et d’autre part sur le rôle des CSST.
» Faisons le choix de croire en un monde du travail exempt d’accident du travail et de maladie professionnelle où le travailleur peut exercer , en toute quiétude , sans aucune crainte pour sa vie et où l’employeur peut espérer légitimement tirer bénéfice de son investissement sans créer du tort à son travailleur, car nous travaillons pour vivre et non pour mourir » a martelé le Directeur de cabinet.
( Photo: une victime d’un accident de travail)
