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Réunion des ministres de la Zone Franc : nécessité de repenser « le Franc CFA »

Organisée deux fois par an, la réunion des ministres des finances, des gouverneurs des Banques centrales, et des présidents des institutions régionales de la Zone franc s’ est tenu aujourd’hui  vendredi  03 octobre à Paris.

 

La Zone franc, bâtie sur les liens historiques qui unissent la France aux pays africains, regroupe 14 pays d’Afrique subsaharienne, les Comores et la France. C’est un compte à vue, ouvert auprès du Trésor français et qui est rémunéré.

 

Le franc CFA  est juridiquement rattaché à l’euro, la monnaie européenne qui a remplacé le franc français. Selon  l’économiste togolais,  Kako NUBUKPO, ministre en charge de la Prospective et de l’ Evaluation des politiques publiques,  les États africains de la zone Franc «  ont volontairement accepté se desservir de leurs instruments de souveraineté à savoir la monnaie et le budget ».

 

Même s’il le fait avec tact, le Professeur NUBUKPO  ne se prive honnêtement pas de commentaires notamment  sur le fait que le Franc CFA  soit une monnaie trop forte. Pour le Professeur NUBUKPO, cette  monnaie est un instrument de domination  de la France sur ses anciennes colonies.

 

Les ressorts de la légitimité économique de nos pays sont plus externes qu’internes…selon NUBUKPO.

 

Les pays de la « Zone Franc » ont volontairement accepté se desservir de leurs instruments de souveraineté à savoir la monnaie et le budget. La monnaie est gérée par la Banque centrale sur des critères qualifiés de monétaristes qui  font la part belle à la désinflation compétitive avec  la lutte contre l’inflation qu’à la croissance. Les budgets sont corsetés depuis une trentaine d’années par les plans d’ajustement structurel du FMI et de la Banque mondiale.  A partir du moment où nos États se sont desservis de leur monnaie et du budget, principales manettes de la politique économique, il n’y a que l’aide publique au développement, dont ils ne maîtrisent pas les conditionnalités, qui alimente leurs économies.

 

L’économiste souhaite que le Franc CFA  devienne faible.

 

Le franc CFA est une monnaie forte. Une monnaie forte nécessite des taxes sur les exportations et une subvention sur les importations. Or, le désarmement tarifaire, la baisse des droits de douane dans la zone UEMOA, ont fait que cette zone est la plus ouverte au monde.  Nos secteurs industriels, qui devaient être  protégés ne le sont pas. Des économies comme la nôtre ne peuvent pas satisfaire une monnaie aussi forte que le Franc CFA relié de manière rigide à l’euro.

 

Il faut revoir notre système de change avec l’Europe et être plus solidaire dans la zone.                                                            

Il est impérieux de revoir notre régime de change avec l’Europe. A l’heure où les économies sont dans une concurrence pour la dépréciation, il importe pour la Banque Centrale, d’accepter, au bénéfice de la compétitivité des économies de la zone, une monnaie plus faible. Au plan budgétaire, il faut plus de solidarité  pour  la Zone Franc avec la mise en place de deux fonds. Un fonds contra cyclique  pour aider les  pays qui ont des difficultés passagères à les surmonter et qu’ils peuvent rembourser après, et un fonds structurel pour les grands investissements structurants de la zone.

 

Pour une monnaie commune dans la zone CEDEAO, il ne faut toujours pas attendre que les économies convergent  , selon M.Kako NUBUKPO,  parce que la monnaie est un acte politique à réaliser.

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