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Sidikou Moussa, président de l’UCOA:  » Les journalistes sont des vecteurs de changement de comportements »

 

Du 10 au 12 juin derniers, des journalistes ressortissants des 15 Etats membres de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) se sont retrouvés à Lomé à l’initiative de l’Union des Coalitions Ouest-Africaines pour l’Enfance (UCOA). L a rencontre visait à impliquer ces hommes de médias dans les questions liées à la protection des droits de l’enfant .

A cet effet, M. Sidikou Moussa, président de l’UCOA , a expliqué à mantiontogo.com, le bien-fondé de la rencontre. Lecture!

Manationtogo.com : Pourquoi l’UCOA attache-t-il un prix à la prise en compte des médias dans les questions relatives aux droits de l’enfant ?

Sidikou Moussa : Je vous remercie pour cette opportunité que vous offrez à l’UCOA de parler de cet atelier régional de renforcement des capacités des journalistes qui a pour thème ‘S’informer pour mieux agir ‘. L’atelier que nous organisons ce matin et qui s’étale sur 3 jours a pour objectifs d’outiller les journalistes sur les notions de droits de l’enfant, l’historique même du droit de l’enfant, leur montrer les principes fondamentaux qui sous-tendent ces droits de l’enfant, mais également leur faire un peu le rappel de certains principes de déontologie et d’éthique du journaliste, et également les types et natures d’informations des enfants qui peuvent être un couteau à double tranchant quand le traitement de l’élément n’est pas professionnel.  Les journalistes sont des vecteurs de changement de comportements, de mentalité mais également de politiques. Voilà donc pourquoi nous avons voulu réunir les journalistes des 15 pays de l’espace CEDEAO afin que ces derniers s’internalisent ces principes et s’engagent sur la thématique de la protection de l’enfance dans notre espace. Mieux, nous voulons qu’au sortir de cette rencontre, une feuille de route soit établie entre l’UCOA et l’ensemble de ces journalistes afin que dans notre espace CEDEAO, nous interagissions pour voir sur l’agenda de la CEDEAO, les programmes sociaux qui concernent les enfants, de même qu’au niveau de l’UEMOA s’il y a des programmes qui prennent en compte cette thématique du droit des enfants ; mais mieux, nous voulons également engager la CEDEAO dans le cadre du prélèvement d’une taxe communautaire et qui sera reversée prioritairement aux ministères en charge de la protection des enfants, et enfin voir comment les médias vont ouvrir leurs espaces aux enfants afin que ces derniers puissent exprimer leurs points de vue. Voilà donc l’objectif de cette assise de 3 jours.

 

 

Manationtogo.com : Est-ce à dire que dans la sous-région ouest-africaine, les praticiens des droits de l’enfant n’accordent pas d’importance aux médias ?

Sidikou Moussa : Ce n’est pas qu’ils ne leur accordent pas d’importance , mais nous avons compris que les journalistes sont le 4ème pouvoir comme on le dit, un vecteur de changement social, sauf qu’ils ont été laissés en tout cas plus ou moins sur les carreaux dans cette dynamique-là. Nous avons donc estimé que compte tenu de leurs forces de frappe à travers les micros, les stylos et journaux en ligne, il serait un péché pour nous de ne pas les mettre au cœur de nos préoccupations. Voilà pourquoi nous pensons qu’ils sont un acteur clé pour qu’aujourd’hui en tant que 3ème parent ou 4ème pouvoir, ils puissent véritablement être impliqués dans la défense de droits des enfants surtout en agissant sur les politiques et les Etats.

Manationtogo.com : Comment faire ce contrôle d’actions publiques ?

Sidikou Moussa : En interpellant les pouvoirs publics qui ont souverainement ratifié la convention sur les droits de l’enfant ou la charte africaine sur les droits de l’enfant afin que les Etats répondent de leurs obligations .La dimension de la protection ou de la promotion du droit de l’enfant a 3 baromètres. Le premier c’est le cadre normatif. Comment s’assurer que les conventions et chartes auxquelles les Etats ont régulièrement souscrit, ont été internalisées dans les dispositions juridiques nationales ? Comment est-ce que les budgets des collectivités et de l’ensemble de la chaîne nationale prennent en compte la dimension de protection des droits de l’enfant, mais aussi quels cadres il faudra créer pour que l’enfant exprime librement son opinion ? autant de questions qui nécessitent des réponses.

Si vous voyez aujourd’hui dans notre espace, il y a quelques violations et abus des droits de l’enfant dont je citerai peut-être 2 ou 3 ; il s’agit notamment du travail des enfants, la question par exemple de la mendicité des enfants (cas des enfants Talibés), mais aussi la question de la pratique sociale et culturelle néfaste notamment le mariage des enfants. L’Afrique de l’ouest est la sous-région qui enregistre le plus fort taux de mariage d’enfants dans le monde. Cela n’est pas acceptable et je pense que c’est le défi pour vous en tant que médias et acteurs de la société civile pour que nous puissions plaider la cause des enfants non seulement au niveau du secteur privé, pour que ces sociétés (telles que les compagnies de téléphonie mobile par exemple) qui brassent des milliards dans notre sous-région, puissent à travers ces dividendes contribuer également à aider les pouvoirs publics à s’inscrire dans la dynamique de la protection des droits de l’enfant. Comment faire en termes de décentralisation pour que les collectivités et les plans de développement communaux puissent prendre en compte cette dimension-là ?comment faire avec nos pays qui produisent certaines ressources naturelles (comme le pétrole, l’or, l’uranium) pour que des réserves soient laissées aux générations futures au lieu de polluer notre environnement et que les enfants se retrouvent dans des situations ? mais comment faire également pour qu’aujourd’hui le phénomène de Boko Haram , Alqmir, Ebola , méningite au Niger et partout ailleurs soient au cœur des agendas des pouvoirs publics. Autant d’inquiétudes qui seront décortiquées lors des présentes assises.

 

 

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