Dans une correspondance datée du 16 juin 2020, adressée aux directeurs régionaux de la culture, le ministre de la culture, du tourisme et des loisirs, Kossivi Egbétonyo, informait ces acteurs qu’une opportunité est offerte aux acteurs culturels qui le désirent de souscrire aux produits du FNFI pour leurs activités de reconversion. Ceci dans le cadre de la mise œuvre des actions d’accompagnement des acteurs culturels pendant la pandémie de coronavirus. « Ils pourront également bénéficier d’une formation en montage et management de projets avant la soumission de leurs projets aux institutions financières agrées », a précisé la correspondance.
Le ministre a appelé les directeurs régionaux, à cet effet, à lui faire parvenir au plus tard le vendredi 19 juin 2020, le nombre total d’acteurs culturels de leurs zones de compétences désirant être formés.
Il n’en fallait pas plus pour susciter sur la toile des commentaires les plus enflammés dirigés contre le ministre. Au cœur de la polémique, le mot « reconversion » qui, visiblement, passe mal auprès des acteurs culturels.
Selon une source proche du ministère, l’opportunité proposée aux artistes, est en réalité activité parallèle en cette période où toute activité culturelle est à l’arrêt. « Au-delà des 30.000F du FNFI, des projets culturels d’un coût plus élevé peuvent être financés », assure notre source.
Des propos corroborés par le ministre qui, dans une mise au point rendue publique ce mercredi, recadre le contexte de la correspondance et apporte plus de lumière sur son contenu.
En effet, selon le ministre, une enquête a été diligentée sur le secteur culturel dans la foulée des mesures de riposte au Covid-19. L’enquête a révélé les effets directs et indirects de la pandémie sur les activités culturelles et son impact sur les chiffres d’affaire des opérateurs dans le pays. « Ces données ont servi de base pour des propositions de mesures d’accompagnement des entreprises, notamment, les industries culturelles et créatrices, les sites culturels et les musées. D’ores et déjà il est envisagé des mesures tendant à la sauvegarde des emplois et surtout à la préparation de la relance du secteur après la pandémie. Aussi, et à ces fins, une étude sur les possibilités de reconversion temporaire des acteurs culturels est- elle en cours et devra déboucher sur un plan de financement d’activités alternatives génératrices de revenus pour ceux-ci », clarifie le ministre.
C’est dans ce contexte, précise le ministre que la correspondance a été envoyée aux directeurs régionaux de la culture.
S’insurgeant contre « une polémique exagérément amplifiée par certains artistes », le ministre a tenu à souligner: «1-La participation des artistes à l’entreprise en cours est tout à fait volontaire. 2-L’initiative a été hautement appréciée par ceux d’entre les artistes conscients de la nécessité d’avoir une activité alternative, la survenue de la pandémie nous enseignant qu’autant que faire se peut, il faudrait diversifier nos sources de revenus. 3-Le gouvernement explore toutes les pistes pour un meilleur accompagnement du secteur de la culture, l’un des plus durement éprouvés par la survenue de la pandémie. 4-Dans toute la mesure du possible, le gouvernement accompagnera les artistes désireux de faire œuvre utile ».