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Togo/Pêche : de l’abondance à la traversée du désert

« Aujourd’hui  la pêche rapporte de moins en moins. Rien n’est plus comme avant. On n’a plus de saison. Chaque jour on va à la pêche  dans l’espoir de trouver quelque  chose. Parfois avec un peu de chance, on revient avec beaucoup de  poissons. Certes on ne rentre jamais  bredouille mais la plupart du temps   on tourne à perte ; les prises sont loin de couvrir les frais d’exploitation », témoigne un vieux pêcheur.

Ces propos traduisent la triste réalité  que vivent  quotidiennement  les pêcheurs.  La pêche naguère très fructueuse est aujourd’hui de moins en moins productive. A cela une seule raison : le dépeuplement  du fond marin. En effet  l’augmentation de la population togolaise  s’est accompagnée  d’une forte demande en poisson. Les pêcheurs  de  plus  en plus  sollicités, employaient  des moyens même les plus extrêmes pour maximiser les prises. Les filets à maillage fin longtemps utilisés,  est un parfait exemple. Ces filets raclent le fond marin ramassant tout sur leur passage, poissons comme alevins.  Conséquence : les bancs de poissons se font rares, contraignant les pêcheurs à aller  très loin en mer pour espérer faire une bonne pêche.

La situation est d’autant plus inquiétante que les côtes togolaises étant un lieu de passage  pour les bancs de poisson (le courant y est  très fort, contrairement  au Bénin et au Nigeria par exemple), toute initiative visant à repeupler  le fond marin, en tablant sur leur reproduction,  paraît impossible. « Il y a un temps, nous avons pensé à un repos biologique. Mais  notre côte n’est pas assez large. Par conséquent, il n’y a pas d’espaces  pour permettre aux  poissons  de pondre  et  de faire éclore les œufs», regrette notre pêcheur.

L’importance de la profondeur de la mer au niveau de la côte togolaise accentue le problème. « Face à cette situation,  nous avions proposé au gouvernement le dragage du lac  Togo  pour  qu’il y ait un contact entre les eaux du lac et celles de la mer. De cette façon, les poissons, à leur passage pourraient se retrouver dans le lac et revenir ensuite vers la côte. Cela nous éviterait d’aller pêcher loin du rivage. Certes, il y a une embouchure à Aného mais le contact n’est pas direct»,  souligne le vieillard.

 

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