Le Togo s’est engagé dans une lutte sans merci contre la mortalité néonatale et maternelle. A travers des initiatives, l’Etat assure aux femmes enceintes et aux nouveau-nés, l’accès à des soins de santé de qualité. Ainsi vit le jour le projet Muskoka. Après une décennie de mise en œuvre, le projet fait progressivement place au programme Wezou, qui vise à concrétiser des ambitions plus grandes pour la santé néonatale et maternelle.
Lancé en 2011, « Muskoka » vise à réduire la mortalité maternelle, néonatale et infantile. Il a permis de baisser de 37% la mortalité néonatale entre 1990 et 2018 et de 52% la mortalité des moins de 05 ans, d’augmenter de 11% le taux d’accouchement assisté par un personnel qualifié.
La mortalité maternelle est ainsi passée de 478 en 1998 à 401 en 2014 pour 100 000 naissances vivantes et la mortalité néonatale est passée de 40 à 27 pour 1 000 naissances vivantes, au cours de la même période.
Des avancées remarquables certes, mais le Togo veut aller plus loin. Le pays affiche de plus grandes ambitions à travers « Wezou » ou le Programme National d’Accompagnement de la Femme Enceinte et du Nouveau-né (PNAFE) .
Wezou, un programme ambitieux
Après une phase pilote dans la région de la Kara, « Wezou » est entré dans sa phase opérationnelle à l’échelle du pays. Le tout nouveau programme a été lancé vendredi 26 août 2021 à Lomé.
Le programme « Wezou » anticipe l’assurance maladie universelle, un projet cher au gouvernement togolais. Il ambitionne d’augmenter progressivement le nombre de femmes qui suivent les soins pendant leur grossesse (suivi régulier, accouchement dans les formations sanitaires, soins prénataux…) afin d’amoindrir considérablement les risques d’accouchement difficile.
Concrètement, le mécanisme porté par le programme « Wezou » prend en charge une partie des frais des soins de toutes les femmes enceintes sans exception. Cette prise en charge commence dans les centres de santé publics et accrédités de premier niveau (unités de soins périphériques et hôpitaux de préfectures).
De manière opérationnelle et pour atteindre les objectifs, un dispositif digital similaire à celui du programme School Assur, sera mis en place.
Etapé1 : l’enrôlement de la femme enceinte se fait sur la base d’un document d’identité et d’un numéro de téléphone dès la confirmation de la grossesse ;
Etape2 : cet enrôlement est matérialisé par un numéro de matricule attribué à la femme enceinte à partir d’une plateforme accessible par téléphone mobile au niveau des maternités ;
Etape3 : les prestataires de soins enregistrent également sur cette plateforme les prestations des délivrées et prises en charge dans le cadre du programme ;
Etape4 : le programme assure chaque mois le paiement aux formations sanitaires des frais des soins pris en charge selon leurs factures transmises et validées.
La phase pilote dans la région de la Kara a permis de réaliser le paramétrage de la plateforme digitale puis son rodage.
Conformément à sa feuille de route, le gouvernement a souhaité un processus digitalisé pour faciliter la prise en charge et garantir la transparence du dispositif.
Un budget d’environ 3 milliards de Fcfa a été mobilisé pour la première année de mise en œuvre de ce programme qui se déclinera en deux forfaits intégrant également la subvention de la césarienne qui reste toujours effective.
A l’horizon 2025, le Togo entend construire et équiper 06 centres de santé mère-enfant sur le territoire ; le nombre d’accoucheuses auxiliaires d’Etat sera doublé. Il est également prévu la construction 100 centres médico-sociaux et la réhabilitation des centres de santé communautaires existants avec une attention particulière aux équipements en Soins obstétricaux et néonataux d’urgence (SONU) performants.
Pour rappel, le Togo s’est doté d’un Plan national de développement sanitaire (PNDS) pour la période 2016-2022.
(Crédit photo : Handicap international)
One thought on “Togo/Santé néonatale et maternelle : après Muskoka, voici Wezou !”