Entamée le jeudi 15 septembre dernier, la tournée entreprise par Mme Victoire Tomégah- Dogbé, ministre du Développement à la Base, de l’Artisanat, de la Jeunesse et de l’Emploi des Jeunes, en vue de faire le suivi de la mise en œuvre des différents projets et programmes de son département,   l’a conduite du 21 au 23 septembre dans   les régions Centrale, de la Kara et des Savanes. Il s’agit pour Mme Victoire Tomégah-Dogbé d’apporter son soutien aux communautés et organisations à la base engagées dans le développement participatif et d’échanger avec elles sur leurs besoins, leurs difficultés et leurs attentes.

Le congrès régional des exploitants des plateformes multifonctionnelles (PTFM)

En congrès régional à Dapaong sur le thème «  Partage d’expériences pour une meilleure gestion des plateformes multifonctionnelles », les exploitants des PTFM de la région des Savanes, ont reçu la visite de Mme Victoire Tomégah-Dogbé.  Des membres de 28 comités de gestion de PTFM prenaient part à la rencontre.

Il s’agit pour les participants de se partager les expériences; identifier l’ensemble des facteurs de rentabilité des PTFM ; comprendre les enjeux environnementaux autour des PTFM ; identifier les forces et les faiblesses dans la gestion des PTFM etc.

Pour la représentante des exploitants des PTFM, cette infrastructure a changé la vie des   bénéficiaires et de leurs communautés. Avec les PTFM, finies les tracasseries pour moudre les céréales, « ce qui nous permet d’avoir du temps pour d’autres activités », a-t-elle souligné. En outre les PTFM permettent aux exploitants de bénéficier de prêts pour développer des activités génératrices de revenus (AGR), mais également de prêts sociaux, contribuant ainsi à l’éducation des enfants et aux dépenses de la famille. Grâce aux PTFM, souligne la représentante, les femmes ont gagné en considération.

Ces propos sont confirmés par les représentantes des groupements bénéficiaires, qui se sont relayées pour partager leurs expériences.

«  Nous revenons de très loin », se réjouit Yacoubou Adissetou, représentante du groupement Tintoa de Borgou. «  La plateforme multifonctionnelle nous a réveillées », renchérit une autre bénéficiaire.

Se félicitant de ces impacts positifs sur la vie des bénéficiaires, Mme Victoire Tomégah-Dogbé a rappelé la vision du Chef de l’Etat, celle de sortir les communautés à la base de la pauvreté. « Le Chef de l’Etat est convaincu que la mise en commun de nos moyens, de nos forces et énergies, devrait nous permettre de sortir de la pauvreté », a-t-elle souligné. « Avec la plateforme multifonctionnelle, vous et nous formons une seule et grande famille », a-t-elle ajouté et de conclure : «  Cette entreprise plateforme multifonctionnelle rend réellement autonome ».

Par ailleurs Mme Victoire Tomégah –Dogbé a promis aux exploitants des PTFM, le démarrage imminent du programme de l’alphabétisation fonctionnelle, répondant ainsi à une doléance à ce sujet. «  Nous sommes prêts pour démarrer », a-t-elle dit.

Au total 42 PTFM sont installées dans la région des Savanes. Elles sont gérées par l’ONG RAFIA.

Des jeunes bénéficiaires du FAIEJ et du PRADEB en activité

Plusieurs jeunes entrepreneurs bénéficiaires du Fonds d’Appui aux Initiatives Economiques des Jeunes (FAIEJ) et du Programme d’Appui au Développement à la Base (PRADEB) ont reçu la visite du ministre en charge du Développement à la Base et sa suite.

A Dapaong, Mme Victoire Tomégah-Dogbé s’est rendue au Centre d’Artisanat et de Formation en Tissage (CAFTIS), dirigé par Soumana Mama Abel, bénéficiaire d’un financement du FAIEJ à hauteur de 4.500.000 (quatre millions cinq cent mille) FCFA ; un financement qui lui a permis de renfoncer son activité, grâce notamment à l’acquisition de plusieurs machines. Aujourd’hui, CAFTIS   compte 46 apprentis, fabrique 150 boubous en tissus tissés, 80 complets de pagnes, une vingtaine de chaussures et une quinzaine de sacs par mois, ce qui représente un chiffre d’affaires moyen mensuel d’environ 1000.000 (un million) FCFA. L’entreprise se porte bien et son promoteur a déjà soldé dans les délais la moitié du crédit obtenu. CAFTIS a des antennes à Korbongou, Kanté etc.

Soumana Mama Abel a une ambition : faire revivre le pagne tissé du terroir et faire de Dapaong, une plaque tournante pour l’exportation de ce tissu.

A Barkoissi, dans la préfecture de l’Oti, c’est un autre jeune bénéficiaire du FAIEJ qui a reçu les encouragements de la ministre. Lamboni Woutienbou est un handicapé moteur. Pourtant grâce à un crédit de 1.200.000( un million deux cent mille) FCFA, il a su développer un cyber espace ( dénommé le Refuge ) qui lui permet d’engranger un chiffre d’affaires moyen mensuel de 210.000 ( deux cent dix mille) FCFA et de donner de l’emploi à trois autres jeunes dont un permanent. Le jeune homme a réussi l’exploit de solder son crédit avant terme et attend un nouveau financement pour étendre son activité.

Horo Sara-Abalo et Pikili Hodabalo, respectivement licencié en Lettres Modernes et étudiant en semestre 5-6 en Anglais, sont deux jeunes maraîchers. Dans leur village Sodoa (canton de soumdina au nord-est de la ville de Kara), ils disposent d’une exploitation de piment, de maïs, de concombre, de laitue, de chou, de tomate… grâce à un financement du FAIEJ. Avec une recette mensuelle de 50000 (cinquante mille) FCFA,   ils arrivent à payer 2 temporaires. De quoi susciter la satisfaction de Mme Victoire Tomégah-Dogbé qui, bottes aux pieds, a bravé les hautes herbes et la boue collante du sentier marécageux menant à la plantation des deux maraîchers.

«  Pour devenir millionnaire, il n’y a pas un autre moyen que la terre », a déclaré Horo Sara-Abalo devant le ministre.

Directeur de l’auto-école « Le défi » situé au cœur du quartier Lama Feing   dans la ville de Kara, Kotre Komo Fabrice a bénéficié d’un financement de 2.300.000 (deux millions trois cent mille) FCFA du PRADEB. Grâce à cette somme il a agrandi son entreprise par l’acquisition d’un nouveau véhicule et d’autres matériels. Aujourd’hui,  l’auto-école tourne à plein régime et engrange un chiffre d’affaires moyen mensuel de 300.000 (trois cent mille) FCFA en temps creux et jusqu’à 800.000 (huit cent mille) FCFA en période de forte demande. L’entreprise également installée à Dapaong, emploie deux permanents et a déjà formé plus d’une centaine de personnes en conduite auto et moto.

L’ambition du promoteur : conquérir tout le nord-Togo.

Promotrice de « May Production », une entreprise spécialisée dans l’art batik dans la ville de Sokodé, Rose Santekadawa a tout d’une entrepreneure promise à un succès certain, avec ses 12 apprentis et deux emplois permanents. « Je m’en sors pas mal », a-t-elle déclaré à Mme Victoire Tomégah –Dogbé. Ces performances, Rose les doit au FAIEJ qui lui a permis de monter son entreprise grâce à un financement de 850.000F (huit cent cinquante mille) FCFA.

Avec les bénéficiaires du FNFI …

A Dapaong ( aux bureaux de la préfecture) , à Tandjouaré ( maison des jeunes) , à Kara ( maison des jeunes ) , le ministre en charge du Développement à la Base a rencontré les bénéficiaires des produits du Fonds National de la Finance Inclusive (FNFI). Il s’agissait pour Mme Tomégah-Dogbé d’échanger avec ces bénéficiaires sur leurs activités, leurs difficultés, leurs attentes et les encourager notamment à rembourser les crédits.

A chaque étape, Mme Victoire Tomégah-Dogbé a souligné la pertinence des produits du FNFI et rappelé l’objectif du gouvernement en mettant en place le Fonds. « C’est de petits crédits mais qui peuvent réellement changer votre vie », a-t-elle déclaré à Tandjouaré. «  L’un des facteurs pour avancer, c’est de rembourser pour avoir un autre crédit », a-t-elle ajouté.

A Kara, la rencontre avec les bénéficiaires a été couplée avec celle des CDQ des quartiers bénéficiaires du Programme de Développement Communautaire en Zones Urbaines (PDC-ZU), qui vise entre autres à assurer l’assainissement et le développement des quartiers les plus vulnérables des villes du Togo.

Au total 16 quartiers de la ville de Kara bénéficient de ce programme dont les réalisations sont : 4 bâtiments scolaires, 4 hangars de marché de type cantonal, 26 latrines de type familial dont deux modernes, 13 tricycles pour le ramassage des ordures ; deux forages.

Visite dans les Centres de Ressources pour l’Artisanat (CRA)

Des visites dans les Centres de Ressources pour l’Artisanat (CRA) de Kara (quartier Lama non loin du camp Landja) et de Tandjouaré, étaient également au menu de la tournée du ministre en charge du Développement à la Base.

Le CRA de Tandjoauré construit par le ministère, est un bâtiment de 2 bureaux pour l’administration, une salle de réunion, un magasin pour les équipements et des sanitaires.   La section maçonnerie est équipée d’une bétonnière, d’un vibreur de béton, d’une presse géo béton. Scanner de détection de pannes automobiles, chargeur de batterie constituent l’essentiel des équipements de la section mécanique.

Rénové par le ministère, le CRA de Kara comprend deux bâtiments. Le premier est composé de deux bureaux pour l’administration,   d’une salle de réunion, d’un magasin pour le matériel et outillages ; le second bâtiment comprend un grand hall pour l’entrepôt des équipements lourds et pouvant être compartimenté en ateliers.

Une bétonnière, un vibreur de béton, une presse géo béton ; un tour à métaux et ses accessoires ; un poste de soudure, une perceuse portative, une meuleuse portative constituent respectivement les équipements des sections maçonnerie, mécanique générale et soudure.

Au total 3800 artisans de 28 corps de métiers opèrent dans la préfecture de la Kozah.

Les CRA ont pour objectif de créer les conditions favorables à l’organisation des plateformes d’échanges, de partage et de mutualisation. Ils ont pour mission d’améliorer les conditions de travail des artisans, assurer le recyclage et le perfectionnement des artisans, permettre à la petite entreprise artisanale et aux jeunes artisans d’avoir accès à des équipements qu’ils n’ont pas la capacité d’acquérir individuellement …

Les CRA sont issus d’une mutation des GIPATO (Groupements Interprofessionnels des Artisans du Togo) installés dans certaines préfectures dans les années 80. Suite à la crise socio politique des années 90, la plupart des GIPATO se sont effrités. En 2011 le ministre en charge du Développement à la Base a entrepris leur redynamisation et rénovation. Ainsi les GIPATO rénovés et équipés furent transformés en CRA. A partir de 2013, le ministère a lancé un vaste chantier de dotation progressive des préfectures de CRA. A ce jour, 16 préfectures   disposent d’un CRA.

Tchikawa a un abris- équipement

Les membres du groupement Lèlouyo-Lelouwè basé à Tchikawa, une localité de la préfecture de la Binah, sont aux anges. Ils disposent désormais d’un abris -équipement  gracieusement offert par le ministère en charge du Développement à la base. Le joyau a été inauguré par Mme Victoire Tomégah-Dogbé au cours de sa tournée.

D’un coût global de 7.976.062 FCFA, l’ouvrage composé d’une salle de transformation-production et d’une salle de stockage, est réalisé dans le cadre du projet Plantes à Racines et Tubercules (PRT). Il permet d’alléger la rudesse du travail des paysans. Equipé d’un moteur diesel, de deux rappeuses, de deux presses à vis, de 4 tables de séchage, d’un tank d’eau , de cinq torréfacteurs, de 5 louches de torréfacteurs, de trois futs de 200 litres , de dix bassines en aluminium, et de deux balances, l’abris-équipement de Tchikawa sert au stockage , à la transformation du manioc, de l’igname et de la pomme de terre.

 

 

 

 

 

 

La maison de la femme de Sotouboua , bouquet final de la tournée

La tournée de Mme Victoire Tomégah-Dogbé dans le nord –Togo s’est achevée par l’étape de Sotouboua. Dans cette ville, le ministre et sa suite se sont rendus à la maison de la femme où ils ont été accueillis par une foule en liesse.

Au cours des échanges, Mme Victoire Tomégah-Dogbé a encouragé les bénéficiaires du FNFI et les a exhortés à rembourser.   En réponse à une doléance, le ministre a promis la construction du 2è bloc de la maison, notamment dans le cadre de la mise en œuvre du PUDC (Programme d’Urgence et de Développement Communautaire).

D’un coût total de 62.424.687 FCFA, la maison de la femme de Sotoubou est composée de deux blocs : le premier comprend une salle polyvalente, une salle d’exposition, un atelier ; le second compte une unité de production, deux salles d’écoute, une salle juridique.

La maison de la femme est un cadre de rencontre et d’échanges d’idées pour les femmes. Elle offre aussi des cours d’alphabétisation et de formation à différents métiers. Elle est également un centre d’exposition d’œuvres réalisées par les femmes.

En marge du programme de la tournée, Mme Victoire Tomégah-Dogbé s’est rendue à la maison des jeunes de Dapaong dont les travaux sont achevés. A Sokodé, elle a rencontré la Fédération des Unions des Groupements de Femmes de Tchaoudjo qui ont plaidé pour la construction d’une maison de la femme à Sokodé.

(Photo : Mme Victoire Tomégah-Dogbé, 4è à partir de la droite, dans la ferme de Horo Sara-Abalo et Pikili Hodabalo)