Un atelier de formation des coaches et facilitateurs sur le Cadre Harmonisé 2.0, s’est ouvert ce lundi 26 août 2019 à Lomé.
Organisée par la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture) en collaboration avec le Comité Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS), la rencontre vise à renforcer les capacités techniques de 50 experts régionaux et cadres nationaux sur l’utilisation de la version 2.0 du manuel. Les experts viennent du Burkina-Faso, du Cameroun, du Mali, de la Mauritanie, du Niger, du Sénégal, du Tchad et du Togo.
Les travaux vont durer six jours, au terme desquels, les participants seront évalués afin d’obtenir des certificats de capacité d’assurer le coaching ou la facilitation des analyses du Cadre Harmonisé.
Les participants sont entretenus par un groupe d’experts notamment les concepteurs des outils de formation, issus des différentes structures partenaires du CILSS et de la FAO à savoir : FEWS NET, OXFAM, ACF, FICR, JRC/UE, GSU/IPC, Save the Children.
Selon Martin NAINDOUBA, Senior Regional Food Security expert à la FAO, au cours de l’atelier, tous les matériels de la formation seront passés en revue. « Nous avons 8 modules qu’on va passer en revue», a-t-il précisé. Ces modules portent entre autres, sur le concept de la sécurité alimentaire, les indicateurs utilisés, l’analyse des indicateurs, l’assurance qualité etc.
Outil fédérateur utilisé pour classifier la nature et la sévérité des causes de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle aigüe courante et projetée, le Cadre Harmonisé répond aux questions fondamentales qui se posent aux décideurs en cas de crise alimentaire et/ou nutritionnelle : Où allouer les ressources ? Quel est le niveau de gravité ? Quelles sont les causes ? Pour qui intervenir ? Combien de personnes assister ? Quelles actions de mitigation faut-il implémenter ?
L’objectif du Cadre Harmonisé est de mesurer et d’analyser la sévérité de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle aigüe ou conjoncturelle pour aider à la prise de décision sur la base de résultats d’identification des zones et des populations affectées. A ce titre, le processus d’analyse est régulièrement déroulé deux fois par an (en février-mars et en octobre-novembre). L’outil Cadre Harmonisé utilise cinq échelles de classification de la sévérité de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle (Phase 1 : Aucune/minimale, Phase 2 : sous-pression, Phase 3 : crise, Phase 4 : urgence et Phase 5 : catastrophe/famine). Chaque concept a une signification bien précise telle que décrite dans le manuel 2.0. C’est également une échelle standard utilisée au niveau international par l’IPC pour la classification des zones et des populations affectées par l’insécurité alimentaire et nutritionnelle à travers le monde.
La finalité est de fournir des informations consensuelles, crédibles, fiables et pertinentes sur les zones et les populations dans les pays pour aider à la planification des réponses aux crises alimentaires et nutritionnelles.
Pour Dr. Issoufou BAOUA, Analyste en sécurité alimentaire et nutritionnelle au Centre Régional AGRHYMET/ CILSS, au cours des assises du dispositif régional de gestion et de prévention des crises alimentaires tenues à Bamako en juin 2019, la mise à jour de la situation alimentaire et nutritionnelle de l’ensemble des 17 pays du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest fait ressortir environ 10 millions de personnes qui se retrouvent dans cette situation. Au Togo, la situation est bien meilleure. « Le Togo se comporte très bien sur le plan alimentaire, parce que c’est l’un des pays dans lequel on a très peu de personnes qui souffrent de l’insécurité alimentaire suivant l’échelle de classification mondiale », a souligné Dr. BAOUA.
Depuis janvier 2019, la FAO assure la présidence du Comité Technique chargé du développement méthodologique et de l’assurance qualité du Cadre Harmonisé.
(Photo : les participants posant avec les officiels à l’issue de la cérémonie d’ouverture)